Platini le révolutionnaire

Michel Platini ne manque pas d’idée quand il s’agit de dépoussiérer le football. Dans un entretien accordé au quotidien espagnol As, le président de l’UEFA livre ses dernières pistes de réflexion, militant notamment pour une refonte du système des avertissements. Le but en or, la double peine ou encore l’attribution des places en Ligue des champions font également partie de ses projets de réforme.

Michel Platini ne s’en cache pas, le football est en constante évolution et l’intéressé, paradoxalement réputé pour son conservatisme, aime à contribuer à son développement. "J’ai travaillé pour changer les règles en demandant trois changements déjà: l’interdiction de la passe au gardien, l’expulsion du dernier défenseur et l‘introduction des arbitres de surface. Je pense que j’ai fait beaucoup pour l’amélioration du jeu", se félicite-t-il d’emblée dans un entretien en trois volets accordé cette semaine au quotidien espagnol As.

Aussi le président de la Fédération européenne de football ne manque-t-il pas d’idées pour poursuivre sa petite révolution. Parmi ses chantiers de réflexions actuels, l’ancien n°10 souhaite s’inspirer des sports tels que le rugby ou le hockey sur glace pour réformer le système des avertissements. "J’aimerais faire comme en rugby, en sanctionnant celui qui commet une faute de 10 à 15 minutes d’expulsion. Ainsi, le bénéfice serait directement en faveur de l’équipe adverse et non pas en faveur du futur adversaire au calendrier. C’est une idée, il faut la travailler et voir si ce serait bon pour le jeu. C’est une proposition à explorer."

 

Contre la double peine

Autre piste de réflexion réactivée par Michel Platini, le retour du but en or à la place des tirs au but en cas d’égalité entre deux équipes. "Je préférais le but en or, mais je ne fais pas l’unanimité. Le match d’appui ? C’est quasi impossible aujourd’hui… Le public aime l’émotion des penalties. Et il faut bien admettre que c’est très télévisuel." Pour ce qui est des penalties en cours de match, le patron du football européen se dit par ailleurs opposé à la double peine. "Cela me paraît excessif. Le penalty en soi est déjà une peine suffisante. Je crois que nous sommes d’accord à la Fifa et à l’UEFA mais il existe un ou deux pays qui font partie de l’International Board et qui ne veulent pas ce changement."

Enfin s’il juge le projet de Ligue européenne – sorte de championnat réservé aux plus grandes écuries continentales – "impossible à concrétiser à courts ou moyens termes", Michel Platini se dit intéressé à l’idée d’ouvrir la C1 aux vainqueurs de coupe nationale. "Je suis d’accord avec cette proposition dont on a déjà beaucoup débattu. Mais au moment du vote, une majorité de pays ne veulent pas céder une place en Ligue des champions pour le vainqueur de la Coupe. En Espagne, la Coupe est une vraie tradition, c’est le cas dans d’autres pays importants. Mais pas partout. Dans certains pays, il n’y a même pas de Coupe. L’UEFA est démocratique et le vote est clair. Cette idée, nous l’appuyons avec le président Villar (président la de fédération espagnole, ndlr) mais il n’y en a pas beaucoup d’autres."

 

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