Limoges l'a fait !

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Vainqueur pour la troisième fois consécutive de Strasbourg (73-70), jeudi à Beaublanc, Limoges est sacré champion de France pour la dixième fois de son histoire, mais pour la première fois depuis quatorze ans.  

Après la surprise Nanterre la saison passée, le championnat de France de basket a souri cette année à l'un de ses clubs historiques. Mastodonte des années 80 et 90, le CSP Limoges a connu par la suite quinze années difficiles, au cours desquelles le club a bien failli disparaître avant de renaître progressivement de ses cendres et de renouer avec les sommets à l'issue de cet exercice 2013-2014, quatorze ans après le triplé historique de Yann Bonato et sa bande (Championnat, Coupe de France et Coupe Korac).
 

Les gloires passées du club, Apollo Faye, Stéphane Ostrowski, Frédéric Weis entre autres, étaient bien présentes jeudi soir dans un Palais des Sports Beaublanc plein à craquer pour assister au troisième match de cette finale face à des Strasbourgeois revanchards après leurs deux défaites à domicile subies samedi (65-77) et lundi (68-74). Mais ce sont bien les locaux qui entament le match tambour battant et font preuve d'une insolente réussite pour mener 26-20 à l'issue des dix premières minutes.
 

La SIG tremble dans le money time
 

On croit alors assister à un match 3 complètement débridé mais le sélectionneur de l'équipe de France et coach de Strasbourg, Vincent Collet, resserre la vis. Les Limougeauds passent cinq minutes sans marquer le moindre point et se retrouvent même menés à la mi-temps (35-36). Le score est toujours aussi serré dans le troisième quart-temps qui voit le CSP repasser devant in extremis (54-53). Si la SIG n'a pas dit son dernier mot, le 8-0 encaissé à quatre minutes de la fin fait très mal à Antoine Diot et ses coéquipiers (66-62).
 

Mais il faut attendre la dernière minute pour assister au dénouement de cette rencontre à suspense. A 30 secondes du terme, David Andersen parvient à redonner l'avantage aux Strasbourgeois (69-70). Mais celui-ci est de courte durée, car Taurean Green, meilleur marqueur de la rencontre au final avec 19 points, passe ses deux lancers francs. Plutôt efficace jusque-là à trois points (16 pts, 4/7 à trois points à l'issue de la rencontre), Jérémy Leloup manque le tir primé qui aurait pu permettre aux siens d'arracher la victoire.
 

Diot: "Limoges mérite sa victoire"
 

Adrien Moerman est au rebond et ne tremble pas sur la ligne des lancers francs pour offrir le succès tant espéré (73-70), alors qu'Antoine Diot (9 pts, 1/8 à trois points) gâche une ultime occasion derrière l'arc de cercle. "Encore un fois, on a manqué des shoots ouverts. Limoges mérite sa victoire. On n'avait plus rien à perdre. On échoue à très peu sur ce match, c'est dommage", a confié à Canal + Sport celui qui est devenu champion d'Europe avec les Bleus en septembre dernier.
 

Beaublanc et les milliers de spectateurs massés dans l'unique tribune du stade de rugby adjacent pour assister sur écran géant à la rencontre pouvaient exploser. Limoges s'est resitué sur la carte du basket français pour le plus grand bonheur de toute une ville et une région, à fond derrière son équipe. "C'est l'aboutissement d'une saison. Ça n'a pas toujours été simple, mais on a su trouver des solutions et rester soudés. Vivre ça avec Limoges, il n'y a pas de mots", indiquait de son côté un Jean-Marc Dupraz, heureux d'avoir "pris une revanche sur la vie", lui qui avait été limogé de Bordeaux, alors en Pro B, l'an passé.
 

Après avoir tout connu en tant que joueur avec le CSP, notamment la victoire historique en Euroligue en 1993, Frédéric Forte, à la tête du club depuis dix ans, avait du mal à cacher son émotion. "C'est encore plus dur comme président qu'en tant que joueur. Ça n'a pas été facile tout le temps, mais on l'a fait." "C'est toute une équipe, une ville, mais aussi un public. C'est grâce à eux. On va fêter ça", ajoutait Adrien Moerman (9 pts, 10 rebonds). La fête promet d'être belle à Limoges qui attendait ça depuis si longtemps.   
 

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