Les Bleus changent d'heure

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

C'est lundi à 13h (18h en France) que l'équipe de France disputera son huitième de finale de la Coupe du monde face au Nigeria. Un horaire inhabituel qui nécessite des adaptations.

Rentrée jeudi à Ribeirao Preto en provenance de Rio de Janeiro où les joueurs se sont vu accorder un break de presque 24 heures en famille au sortir du dernier match de poule face à l'Equateur, la délégation française a basculé dans la préparation pour les huitièmes de finale. Petit décrassage et soins jeudi soir et, dès ce vendredi, des horaires calés sur celui de ce France-Nigeria, programmé lundi à 13h à Brasilia (18h en France). Ce vendredi et samedi, les séances d'entraînement, qui avaient jusqu'ici lieu aux alentours de 16h-16h30, ont ainsi été fixées à 13h à Ribeirao Preto, celle de veille de match sur la pelouse du Stade National Mané-Garrincha à l'heure imposée par la FIFA, à savoir 12h30.
 

"En jouant à 13h, on trompe le cerveau en décalant l'horloge biologique, nous explique le docteur Fabrice Bryand, ancien médecin de l'équipe de France et du FC Nantes. Les secrétions hormonales se font d'une façon générale à des heures bien précises, là, quelque part, c'est une agression du corps qui se crée, ce n'est pas une activité logique de jouer à fond pendant 90 minutes à 13h, donc on essaie d'habiter le corps en amont pour qu'il réponde du mieux possible à cette agression, à la fois biologiquement, mais aussi au niveau du stress."
 

Les pâtes à 9h, certains ne sont pas habitués
 

Changements d'horaires en amont donc, changement de date de départ pour le lieu du match (l'avant-veille contre la veille habituellement), changement enfin d'habitudes alimentaires le matin de la rencontre. Habitué à jouer à cet horaire décalé en Premier League, Bacary Sagna explique ainsi: "Il faut se réveiller une heure avant le repas, prévu à 9h30, ensuite bien s'alimenter pour ne pas avoir de carences. Les pâtes dès 9h, certains ne sont pas habitués..." Confirmation chez un autre «Anglais», Morgan Schneiderlin: "Les pâtes si tôt, ce n'est pas la meilleure des choses."
 

Reste qu'il est indispensable que les joueurs prennent "un petit déjeuner amélioré", selon les mots de Fabrice Bryand qui détaille: "Jouer à 13h pose avant tout un problème d'alimentation et de digestion. Il faut manger environ 3h30 avant, 3 heures maximum, pas à proprement parler un brunch mais un repas assez copieux, à base d'œufs, de viande, de jambon blanc (ou de dinde pour les musulmans), mais également de yaourts, de fruits et de jus de fruits."
 

Cela suffit-il pour éviter les coups de fringale pendant la rencontre ? Pas toujours, mais tout est prévu: "Le mécanisme de la faim envoie un message de nouveau vers 12h-12h30, poursuit Fabrice Bryand, donc pour ceux qui ressentent le besoin de tromper ce besoin, on leur met à disposition dans le vestiaire des fruits, des fruits secs ou des barres énergétiques." A l'arrivée, cet horaire ne pose donc pas de soucis particuliers et les joueurs l'apprécient même: "La plupart aiment bien parce qu'on ne gamberge pas toute la journée sur le match, ça évite de réfléchir de trop", confirme Schneiderlin...   
 

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