Parce que l'équipe joue bien mieux

Ne vous étonnez pas de voir les Mexicains prendre le contrôle de la partie. L'entame de match contre le Cameroun a annoncé la couleur, Rafa Marquez et ses coéquipiers optent pour un football chatoyant, avec une volonté incessante de construire en passes courtes. Le plus impressionnant dans cette ambition collective, c'est qu'elle est justement partagée par les 10 joueurs de champ, dont 3 défenseurs centraux qui participent réellement aux constructions, là où les équipes européennes développent par l'intermédiaire de leurs milieux de terrain. Face à un Brésil balbutiant (0-0), le barragiste des éliminatoires de la Concacaf avait fait jeu égal dans la possession de balle. Sur ce huitième de finale contre une équipe des Pays-Bas privilégiant les contre-attaques, le Mexique pourrait bien avoir de longues périodes de domination.
 
Car le duo Herrera-Guardado est si brillant
 

Dans ce collectif remarquable, des joueurs s'affirment. C'est le cas des deux relayeurs Hector Herrera et Andres Guardado. Le premier est particulièrement excellent grâce à sa finesse technique. Contre la Croatie par exemple, il a complété 85% des passes tout en réussissant 3 "passes clés", pour une décisive, sans compter un puissant tir repoussé par la lucarne. Recruté par Porto l'an dernier pour 8 millions d'euros, le joueur de 24 ans ne s'est pas encore vraiment imposé. A sa gauche, Andres Guardado est aussi une révélation à ce niveau. Ailier gauche autrefois prometteur, devenu latéral bagarreur, le joueur de Valence (prêté à Leverkusen et titulaire contre le PSG en C1) est essentiel en homme à tout faire dans l'entrejeu.
 
Puisque Miguel Herrera est plus show
 

La planète découvre cet entraîneur de 46 ans qui a fait le tour des clubs de la Liga MX après une carrière de défenseur au pays. "Le Pou" porte bien son surnom: il est complètement survolté sur le bord de la pelouse. Son énergie est communicative et ses joueurs en ont besoin. En phase défensive, le 3-5-2 devenu 5-3-2 exerce un pressing important. Seul hic sur ce match, les Oranje d'Arjen Robben jouent de manière très directe, en cherchant rapidement les 2 attaquants, sans même passer par le meneur de jeu Wesley Sneijder. Rafa Marquez et ses compères, l'expérimenté Francisco Javier Rodríguez et le très bon stoppeur de Liga Hector Moreno, vont avoir du travail. Dans cette configuration particulière, on évitera donc de donner de l'importance à l'historique positif des Mexicains face aux sélections européennes en Coupe du monde (4 victoires, 5 nuls, 2 défaites, la dernière contre le Portugal en 2006).
 

Avec un Super Memo, tout est possible
 

Le football français n'a pas manqué de le souligner: un gardien qui a évolué à Ajaccio durant 3 saisons a dégoûté le Brésil, lors du premier tour du Mondial. Face à des Robben et Van Persie globalement plus précis que Neymar and co, Guillermo Ochoa devra de nouveau se surpasser. En même temps, il a quelques parades devant un certain Zlatan Ibrahimovic à son actif.
 

Et "Chicha" n'a pas encore joué le "super sub"...
 

Là, ce sont les supporters de Manchester United qui parlent. Le chouchou des Red Devils, grande star du football mexicain, a donc été relégué sur le banc par Miguel Herrera. Javier Hernandez utilise davantage la profondeur et sait surtout excellemment se démarquer sur les centres, or le Tri privilégie un jeu court et réfléchi, qui sollicite des attaquants qui doivent être bons techniquement, d'où l'association Oribe Peralta-Giovani dos Santos. "Chicharito" est toujours lancé à l'heure de jeu et a marqué le 3e but contre les Croates (3-1). Maintenant, un vrai but décisif est attendu par les supporters du Mexique, qui soulignent d'ailleurs que les 8 derniers gols en Coupe du monde ont tous été marqués en seconde période...