Nigeria : quand l’affaire des primes intrigue le monde

Après avoir refusé de s’entraîner jeudi pour protester contre le non-versement des primes de Coupe du monde, les Super Eagles ont suscité de nombreuses questions de la part des journalistes. Tout ça à la veille d’un huitième de finale de Coupe du monde.

L’évènement semble avoir fait le tour du monde. C’est en tout cas l’impression laissée au soir de la conférence de presse du Nigeria, ce dimanche. Au centre des questions : la « grève » de jeudi dernier et le refus des joueurs d’aller s’entraîner tant qu’ils n’étaient pas tombés d’accord avec leur fédération pour régler le versement de leur prime. Stephen Keshi et John Obi Mikel se présentent face aux journalistes du monde entier pour évoquer leur huitième de finale contre la France, lundi (18h), et doivent rapidement s’expliquer. « Nous n’avons pas refusé de nous entraîner, nous avons parlé, notamment du match contre l’Argentine. Il n’y a pas de problème avec ça », souligne Obi Mikel.

Pas forcément convaincant. Alors les journalistes brésiliens, anglais ou américains reviennent à la charge, évoquant une visite matinale du ministre des Sports à l’hôtel des Nigérians ce dimanche matin. « C’est habituel que le ministre vienne nous parler et nous motiver. Il n’y a pas à chercher plus loin », enchaîne Keshi. Et quand une consœur brésilienne demande si les Nigérians joueront bien contre les Bleus, le sélectionneur rassure tout le monde : « Les primes ont été payées. Il n’y a aucune raison de ne pas jouer demain. Il n’y pas de problème de primes. Nous sommes prêts à y aller. »

Keshi : « Vous êtes de la CIA ? »

« Les mesures ont été prises, assure aussi Obi Mikel. Il y a juste eu quelques discussions avec les joueurs, les entraîneurs et la Fédération. Ce n’était pas un gros problème, ça a rapidement été réglé. On avance, on s’entraîne, on est concentré sur le match. Je ne pense pas qu’on ait lâché de l’influx dans cette affaire (…) Je ne crois pas que ce soit un gros problème. C’est commun. C’est juste une discussion sur ce que nous pensions mériter. » Au total, ce sont cinq questions qui ont été posées sur le même thème. Dont la dernière, qui a valu un savoureux « Mais vous êtes de la CIA ou quoi ? » de la part de Stephen Keshi, qui n’a pas montré le moindre signe d’agacement pendant la demi-heure de conférence de presse.

Hasard des choses, il y a quatre ans, ce sont les Bleus qui avaient refusé de descendre du bus pendant la Coupe du monde. L’image avait été largement commentée. Bien plus que pour le Nigéria. Didier Deschamps a son explication. « C’est quelque chose qui est déjà arrivé chez les équipes africaines. Elles sont habituées à ça, estime-t-il. Quand ça arrive sur des équipe européennes, et je ne veux pas faire de retour en arrière, la caisse de résonnance est plus importante… » Ce n’est pas Deschamps qui dira le contraire, lui qui œuvre toujours pour la réhabilitation de l’équipe de France aux yeux du grand public.

 

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