Cavendish au tapis

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Il rêvait de porter le maillot jaune sur ses terres, là où sa mère a longtemps vécu. Mark Cavendish a fini au sol samedi à Harrogate où Marcel Kittel a remporté la première étape du Tour de France 2014.

Le Prince William et Kate Middleton étaient là. Le Prince Harry et le Premier Ministre David Cameron aussi avaient fait le déplacement. L'élite britannique et le peuple, venu en masse, réunis pour accueillir la première étape du Tour de France. Même le soleil était au rendez-vous à Harrogate. Bref, tout était réuni pour que la fête soit belle. Ne manquait que Mark Cavendish, l'enfant du Yorkshire, attendu en héros et en jaune sur le podium. Un scénario qui s'est fracassé à 250 mètres de la ligne d'arrivée...
 

Près de quatre heures plus tôt, Cavendish était encore tout sourire. Décontracté malgré la pression qui pesait sur ses épaules. Le sprinteur de l'île de Man a d'ailleurs passé une après-midi plutôt tranquille au cœur d'un peloton qui a joué, comme le veut la tradition, avec l'échappée du jour tout au long de la journée. Parti en compagnie de Nicolas Edet (Cofidis) et Benoît Jarrier (Bretagne-Séché Environnement) dès le premier kilomètre, l'inusable Jens Voigt (Trek), 42 ans, a tenu le plus longtemps pour être repris à une soixantaine de bornes de l'arrivée, non sans avoir mis la main au passage sur le maillot à pois.
 

Après avoir mis Cavendish à l'abri pour passer les trois difficultés du jour, dont la Côte de Buttertubs qui a scindé un temps le peloton en deux, l'équipe Omega Pharma-Quickstep a alors contrôlé le tempo du peloton jusque dans les derniers kilomètres. La fusée mise sur orbite, Cavendish n'avait plus qu'à conclure. Mais en s'échappant sous la flamme rouge, Fabian Cancellara a fait dérailler le train belge. Piégé, le "Cav" a perdu le contrôle. Dans un élan de désespoir, il s'est appuyé sur Simon Gerrans pour tenter de passer par un trou de souris. Une manœuvre qui n'aura pour seule conséquence de l'envoyer au sol avec sa victime, laissant Marcel Kittel, son grand rival, filer vers cette victoire dont il avait fait le grand, pour ne pas dire unique, objectif de sa saison.
 

Une victoire qui devait être la sienne et pour laquelle il s'était préparé en conséquence, refusant ces dernières semaines la confrontation directe avec ses concurrents. Il le devait à son équipe, à sa mère qui a longtemps vécu à Harrogate, et à lui-même. Son rêve de devenir le premier Britannique à porter le maillot jaune sur ses terres s'est donc fracassé sur le bitume de Parliament Street. En pleurs et l'épaule en vrac, Cavendish s'est tout de même fait un devoir de franchir la ligne d'arrivée, par respect pour ces milliers de personnes venus pour lui, avant de filer à l'hôpital pour passer des examens. Sa victoire sera désormais d'être au départ dimanche de la deuxième étape à York.
 

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