Le patron, c'est Nibali !

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Déjà fort de ses deux premiers succès d'étape à Sheffield et au sommet de la Planche des Belles Filles, Vincenzo Nibali conforte un peu plus son maillot jaune de leader du Tour de France à la faveur de sa nouvelle victoire signée ce vendredi, dans la première étape alpestre, à Chamrousse. Derrière, un podium se dessine avec Valverde, nouveau dauphin, et le Français Romain Bardet (3e). Au pied, Thibaut Pinot est en embuscade (4e).

Cette première arrivée hors catégorie - premier col hors catégorie tout court - du Tour de France 2014 allait lever pas mal d'interrogations, d'autant plus sous cette forte chaleur qui n'est pas spécialement la tasse de thé de Vincenzo Nibali. Mais voilà, de questions, il n'y en a plus guère: le leader de la Grande Boucle a remporté l'étape en toute quiétude à Chamrousse, n'ayant même pas eu besoin de forcer pour délivrer ses deux attaques successives vers l'arrivée. L'Italien compte désormais 3'37'' d'avance sur Alejandro Valverde, son nouveau dauphin au général.
 

En effet, Richie Porte a complètement craqué, terminant à quasiment neuf minutes du maillot jaune. Dès les premières pentes ardues de cette montée de Chamrousse, l'Australien n'a même pas réussi à s'accrocher une poignée de secondes. Ce n'est pas le cas de Thibaut Pinot, resté avec Valverde et qui termine cinquième de l'étape à 53 secondes. Le grimpeur de FDJ.fr passe quatrième du général et Romain Bardet, qui s'est bien accroché également - septième à 1'23'' - grimpe sur le podium du Tour à 4'23'' de Nibali (Pinot est à 4'40'').
 

"J'y suis donc allé tout seul"
 

Après une petite échappée sans prétention reprise au pied des 18km finaux d'ascension, où Alessandro De Marchi était le dernier rescapé, les gros pouvaient s'expliquer. Nibali résume l'histoire de manière très simple, à l'arrivée sur France 2: "Je voulais essentiellement contrôler la course et gagner des secondes. La montée était longue à la fin, ça ne terminait jamais. Je savais que Porte était en crise et je voyais qu'il n'y avait pas beaucoup de collaboration devant, j'avais peur que Valverde puisse rentrer. J'y suis donc allé tout seul." Normal. Seuls Rafal Majka et Leopolod Konig, partis devant le groupe des favoris, ont réussi à s'intercaler (respectivement deuxième et troisième de l'étape) à 10 secondes.
 

Mais après avoir lâché la majorité de ses petits camarades, Nibali ne s'est pas fait prier pour les distancer eux aussi dans un deuxième temps. "Mon début de saison n'a pas été très bon, je voulais arriver en pleine forme sur le Tour et je commence à avoir des résultats." Il y a quelques mois, avant le Giro, tout n'était pas aussi rose pour Astana. "'Vino' a envoyé un mail à toute l'équipe pour nous pousser. Je pense qu'avec Fabio Aru sur le Giro et moi sur le Tour, on ne peut plus rien nous dire (sourire)."
 

Les esprits grincheux - ou simplement amoureux du vélo qui auraient aimé plus de bagarre - ne se priveront pourtant pas de rappeler que sans Christopher Froome ni Alberto Contador, c'est plus facile. Ce qui n'enlève évidemment rien au mérite du Sicilien qui devrait, sauf chute ou énorme défaillance peu probable dans les quatre dernières étapes de montagne (samedi dans les Alpes, mardi, mercredi et jeudi dans les Pyrénées), valider un triplé sur les trois grands Tours après l'Espagne en 2010 et l'Italie en 2013.
 

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