Porsche retrouve les sommets au Mans

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

17 ans après son dernier succès, Porsche a remporté la 83e édition des 24 Heures du Mans et signe un doublé. Audi a lâché prise dans les dernières heures.

Un an seulement après son retour dans la Sarthe, Porsche a renoué avec la victoire aux 24 Heures du Mans en plaçant les 919 Hybrid n°19 (Bamber-Hülkenberg-Tandy) et n°17 (Bernhard-Hartley-Webber) sur les deux premières marches du podium. Le dernier succès du constructeur allemand de sportives et 4x4 datait de 1998. Un triomphe suivi d’une absence de 16 longues années durant laquelle Audi avait pris le relais de manière éclatante. Les protos aux anneaux restaient en effet sur 13 victoires en 15 ans et n’avaient plus été battus depuis 2009. Malgré une belle résistance, le Docteur Wolfgang Ullrich et ses troupes ont cédé leur trône, victimes de soucis techniques dans les dernières heures. D’une fiabilité impressionnante ce week-end, Porsche reprend au passage ses distances avec sa rivale au classement du nombre de succès au Mans (17 contre 13 à Audi).
 

Cette 83e édition disputée devant plus de 260.000 spectateurs - dont François Hollande samedi - a tenu toutes ses promesses en matière de suspense. Favoris annoncées, Porsche et Audi ont livré une bataille de tous les instants pendant les deux tours d’horloge. Dans les garages où régnait une tension extrême, l’air a parfois manqué. Le spectacle aussi il faut bien l’avouer. La faute aux six bolides allemands ayant longtemps opéré un marquage à la culotte des plus stricts. Les amoureux des horloges suisses en ont eu pour leur argent. Ceux qui espéraient de la tôle froissée, des flammes et des coups de théâtre ont sans doute parfois piqué du nez sur leur chance pliante ou devant leur télé. Même la météo n’a pas souhaité jouer les juges de paix. La pluie s’est invitée trop tard, à vingt minutes de la fin, pour pouvoir chambouler la course.

Le fiasco Nissan

 

Qu’importe, le mano a mano Porsche-Audi restera dans les annales tout comme le niveau de fiabilité remarquable du vainqueur. A noter que toutes les voitures alignées par les trois principaux constructeurs (Toyota inclus) ont franchi la ligne d’arrivée. Tout le contraire de Nissan. La firme nipponne frôle l’accident industriel avec sa traction avant, la GT-R Nismo, bonne dernière toutes catégories confondues (plus deux abandons). Les experts en marketing parleraient de bad buzz. Toyota, toujours en quête d’un succès en 30 ans de participation, a été épargnée par les soucis cette année. Mais, en déficit de puissance, ni la TS 040 Hybrid n°1, ni la n°2 ne sont parvenues à suivre le rythme infernal imprimé par leurs rivales allemandes.
Parties en pole position, les Porsche ont dominé la première heure et demie de course puis l'Allemand André Lotterer a propulsé l’Audi n°7 en tête. Le début des ennuis pour le quintuple tenant du titre qui connaissait coup sur coup une crevaison pour la R18 E-tron n°7 et, surtout, un accident dans le trafic de la n°8. Malgré un retour rapide sur piste, la victoire s’envolait déjà pour Loïc Duval et ses coéquipiers. Car devant, les Porsche n°19 et 17 n’ont jamais flanché dans un match à quatre avec les Audi n°7 et 9. Malgré quelques pépins sans conséquence (capot arrière abimé et pénalité pour dépassement illicite), les deux 919 Hybrid sont sorties indemnes de la nuit et occupaient les deux premières places en fin de matinée. C’était plus compliqué pour la Porsche n°18, victime de problème de freins et de deux sorties de piste en pleine nuit.

Audi rattrapé par les problèmes

 

Les Audi, elles, ont cravaché pour rester dans le coup mais la course à élimination que sont les 24 Heures a finalement fait son œuvre. Avec les R18 E-tron en victimes de choix. Trahie par son système hybride et sa transmission, la n°9 lâchait définitivement prise tandis que la n°7, sanctionnée d’une pénalité pour dépassement illicite et victime elle aussi de problèmes techniques, ne parvenait pas à revenir sur le duo de tête malgré un André Lotterer déchaîné. Bizut au Mans, l’Allemand Nico Hülkenberg, pilote F1 chez Force India par ailleurs, débute par un triomphe aux côtés de l’Anglais Nick Tandy et du Néo-Zélandais Earl Bamber, lui aussi novice aux 24 Heures. Une véritable cure de jouvence pour Porsche et un vent de fraîcheur pour la célèbre épreuve mancelle après des années de domination quasi sans partage d’Audi.
 

Classement des 24 Heures du Mans, catégorie LM P1 :
 

1. Porsche n°19 (Bamber-Hülkenberg-Tandy)
 

2. Porsche n°17 (Bernhard-Hartley-Webber)
 

3. Audi n°7 (Fässler-Lotterer-Tréluyer)
 

4. Audi n°8 (Di Grassi-Duval-Jarvis)
 

5. Porsche n°18 (Dumas-Jani-Lieb)
 

6. Toyota n°2 (Wurz-Sarrazin-Conway)
 

7. Audi n°9 (Albuquerque-Bonanomi-Rast)
 

8. Toyota n°1 (Davidson-Buemi-Nakajima)
 

9. Rebellion n°13 (Imperatori-Kraihamer-Abt)
 

10. Rebellion n°12 (Beche-Heidfeld-Prost)
 

 

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