Macif (Gabart / Desjoyeaux) a démâté au large du Brésil

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Alors qu’il naviguait en tête de flotte des monocoques IMOCA, Macif a démâté ce jeudi vers 1h du matin heure française, à 140 milles de Salvador de Bahia.

François Gabart et Michel Desjoyeaux menaient la flotte des Imoca sur la Transat Jacques Vabre depuis le 17 novembre lorsqu'ils ont été stoppés net. Ils espéraient passer la ligne d'arrivée à Itajai ce week-end "puis regarder à terre l'arrivée du deuxième", selon le vœu de Michel Desjoyeaux, mais leur course s'arrête là.
 
 L'équipe Macif explique que "les deux hommes vont bien et ont sécurisé le bateau en libérant le gréement". Ils font actuellement route vers Salvador de Bahia. Les skippers Macif ont immédiatement prévenu la direction de course de façon à avertir les bateaux qui les suivaient de manière rapprochée et éviter toute collision, notamment PRB avec lequel le bateau jaune et bleu menait un duel sans concession. La nouvelle marque les esprits des équipages encore en course, comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. « Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, ce que je sais c’est qu’on tire dur sur les bateaux, commente le skipper de PRB Vincent Riou ce jeudi matin. Cela fait partie des sports mécaniques. Depuis le début de la course, on essaye tous de préserver les bateaux. Mais il faut bien avouer que les derniers jours sont encore assez durs. » Les IMOCA sont lancés dans une course de vitesse dans un alizé de Sud-est soutenu et tous poussent au maximum leur machine pour tenter de creuser l’écart ou de reprendre des milles sur leur plus proche rival.

 

« Je suis vraiment très triste pour l’équipage de MACIF, a témoigné Marc Guillemot, skipper de Safran, ce jeudi. Ils ont fait un super parcours. Le principal, c’est qu’ils puissent ramener le bateau. Il faut toujours être prudent comme on peut l’être en course, être vigilant à l’accastillage et à comment l’utiliser. Mais, il ne faut pas être parano non plus. Les conditions ne sont pas évidentes en ce moment. Il y a une heure, on est parti dans un grain à 24-25 nœuds. De travers avec beaucoup de toile, tu peux partir en vrac, et un choc violent pour le gréement, ce n’est pas génial. »
 
Un scénario qui se répète
 
Ces derniers jours, François Gabart profitait pleinement de ce duel final avec PRB qui lui rappelait le parfum de son Vendée Globe gagnant. Et même si la douceur brésilienne commençait à envahir le pont, les deux marins assuraient vouloir rester très prudents car une course n'est jamais finie avant la ligne d'arrivée. « Normalement, nous devrions arriver à Itajaí pour le week-end, expliquait François Gabart, mercredi. Il reste une transition à négocier à hauteur du cap Frio avec une petite dépression que l’on va surveiller du coin de l’œil. Si tout se passe bien, on devrait avoir du vent jusqu’à l’arrivée. Mais on entre, sur la fin du parcours, dans une zone où l’on a moins l’habitude de naviguer. Il faudra rester concentré… » Mais ce jeudi, le scénario a comme des airs de déjà vu. Lors de leur première course en double, la Barcelona World Race 2010-2011, sur Foncia, le bateau de Michel Desjoyeaux, ils avaient déjà perdu le mât de leur voilier. C'était trois semaines après le début de leur tour du monde, à l'entrée des mers du sud. Cet automne, les deux hommes voulaient prendre leur revanche.
 

 

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