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ESSAI A condition de faire abstraction de son style fadasse, la Suzuki Celerio se révèle diablement séduisante. Son rapport prix/prestations se situe au meilleur niveau.
Il est certaines autos qui méritent d’être connues. La Suzuki Celerio, cette nouvelle citadine qui a la double tâche de remplacer l’Alto et la Splash en fait partie. Destinée avant tout aux marchés émergeants, elle arrive en Europe pour constituer une entrée de gamme abordable. Certes son allure est peu avenante. Banale voire même vieillotte, cette japonaise présente quelques similitudes esthétiques avec les Volkswagen Fox et Hyundai Getz, lancées toutes deux il y a un peu plus de dix ans.
Les flancs raides et la silhouette haute cachent toutefois un espace intérieur remarquable : que ce soit en ce qui concerne la garde au toit, la longueur aux jambes à l’arrière ou la largeur aux coudes, la Celerio ne craint personne. Mieux : elle est une des rares petites citadines à offrir cinq places (à partir du deuxième niveau de finition dénommé Privilège). Quant au coffre, il compte parmi les plus logeables du segment avec 254 litres. On pourra toujours reprocher que la banquette fractionnable ne forme pas un plancher plat une fois rabattue.
Malgré un volant réglable seulement en hauteur (normal à ce niveau de prix), la position de conduite ne souffre pas la critique. Pas plus que la finition. Malgré un dessin qui n’inspire pas la franche rigolade, les assemblages sont sérieux et les matériaux plutôt bien choisis. Comme c’est le cas chez toutes les concurrentes, il ne faudra bien entendu pas espérer de plastiques moussés. La vocation économique de l’auto se retrouve dans la liste d’équipements, lacunaire : le régulateur de vitesse, l’allumage automatique des phares ou encore le capteur de pluie sont indisponibles quelle que soit la finition, même en option.
Dès le démarrage, il est manifeste que l’insonorisation est bien plus poussée que sur l’Alto. Même si les vibrations sont toujours nettement sensibles au ralenti, le petit trois-cylindres n'agresse plus les oreilles comme auparavant. D'une cylindrée de 1,0 litre et développant 68 ch, il est repris quasi à l'identique de l'ancienne mouture (avec un travail sur la réduction des frottements), sauf sur la finition haut-de-gamme Pack Plus, où il dispose d'un calage variable à l'admission comme à l'échappement, pour réduire la consommation. Vif dans les tours et plutôt rond, ce bloc suffit amplement à emmener les 805 kg de la Celerio. Ce trois-cylindres est également un des rares à accepter de démarrer sans renâcler à très bas régimes. Sa souplesse rend donc acceptable l'étagement de boîte assez long. Enfin, la consommation apparaît dans la bonne moyenne du segment, avec une valeur de 5,7 l/100 km relevée à l'issue d'un parcours routier ponctué de traversées de villages.
Du point de vue du comportement routier, la Celerio fait oublier l'équilibre parfois douteux de sa devancière. Sa plateforme inédite lui confère une belle sérénité, alliée à une agilité correcte. La suspension contient roulis et pompage de manière convaincante, tout en offrant un confort de bon aloi. Les grandes déformations et les routes pavées n'affectent en effet pas les lombaires des occupants, mais on regrette quelques percussions, en particulier à l'arrière, sur les plus petites saillies. Rien de dramatique, comparé à une concurrence qui fait rarement mieux. Le principal reproche provient de la direction, un peu trop démultipliée et à la consistance désagréable. Elle se révèle en effet un peu collante autour du point milieu.
En ce qui concerne les tarifs, Suzuki conserve avec la Celerio la politique agressive de sa devancière. Si elle n'est plus la voiture la moins chère du marché (sauf si l'on considère la promotion de lancement qui la place à partir de 7.390 € sous condition de reprise), la nouvelle venue offre un rapport prix/équipement des plus intéressants. Ainsi, la finition intermédiaire Privilège que nous avons essayée (et qui devrait représenter les trois quarts des ventes) est proposée au tarif de 10.490 €, avec climatisation, lecteur CD et verrouillage centralisé à télécommande de série. Voilà qui rapproche cette japonaise d'une Dacia Sandero Lauréate 1.2 16v 75, proposée à 10.150 €, certes plus habitable mais moins compacte. Il convient de noter que si la roumaine offre les rétroviseurs à réglage électrique, elle est affublée d'un malus écologique de 150 € et son tarif est non négociable.
Parmi les concurrentes plus classiques, la Hyundai i10 est sans doute la plus proche, puisqu'elle se négocie à 10.900 € en finition Pack Evidence avec l'option climatisation. Pour le reste, à équipement équivalent, la majorité des petites citadines se négocie au bas mot 1.000 € de plus. Mais nous parlons là d'un marché où les promotions sont monnaie courante, ce qui peut faire pencher la balance temporairement d'un côté ou de l'autre.
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