Alfa Romeo : beauté naturelle

La nouvelle Alfa Romeo nous arrive en grande pompe. FCA compte investir sept milliards de dollars dans une stratégie pour relancer la marque, et tout commence par son retour en Amérique. C’est là que FCA pense récolter une bonne part du volume de ventes qu’elle vise à l’échelle mondiale.

L’Alfa Romeo 4C sera le premier d’une série de véhicules qui envahiront le nouveau continent. Il s’agit d’une sportive à moteur central qui séduit à la fois par ses courbes et par le son de sa mécanique. Il va de soi que cette beauté s’adresse à une clientèle réduite, celle des passionnés.

Si la demande s’annonce faible, elle est proportionnelle au nombre de voitures qui sortiront des ateliers Maserati de Modène, en Italie. Réalisée à la main, la construction de la 4C fait appel à un assemblage savant d’aluminium pour les châssis avant et arrière, et de fibre de carbone pour le châssis central, le tout recouvert d’une carrosserie en composite. Il faut six semaines pour terminer chacun des exemplaires.

FCA n’a pas dévoilé le nombre exact de 4C qui seront mises en vente, mais on parle de 3500 à 4000 exemplaires, dont un millier aux États-Unis et une centaine au Canada.

 


Petite, mais impressionnante

Pourquoi attaquer le marché nord-américain avec un produit à si faible diffusion ? « Il fallait un produit exclusif, confie Edward Broadbear, vice-président de FCA Canada. Nous ne voulions pas prendre une berline comme carte de visite. La 4C est vraiment cool. Difficile d’imaginer une plus belle façon de reconquérir le Canada. »

Selon lui, la 4C illustre à merveille les trois traits fondamentaux de la marque italienne : style raffiné, performances relevées et haute technologie.

Son rôle de figure de proue, la 4C le doit aussi à l’absence d’autres modèles autour d’elle, puisqu’aucune autre Alfa n’est prête à traverser l’Atlantique. L’offre nord-américaine sera complétée par sept autres nouvelles Alfa Romeo, qui naîtront d’ici 2018. À l’inverse des modèles actuels, celles-ci seront dotées de roues arrière motrices ou de rouages intégraux.

 


Faire passer le message par les fans

Ne vous attendez pas à voir la photo de la 4C placardée d’un océan à l’autre et des pubs télé à la mi-temps du Superbowl. Le petit nombre de 4C dans les salles ne justifie pas une telle stratégie.

Selon M. Broadbear, la nature même de la 4C impose une approche marketing plus originale. « Nous savons qui sont nos aficionados et où ils s’informent. C’est un peu comme pour la marque Jeep, qui vise un groupe très défini dont les traits et les intérêts nous sont connus. »

L’acheteur type d’une 4C lit des magazines comme Car and Driver, Road and Track ou Motor Trend. Il savait que le roadster s’en venait au Canada bien avant l’annonce officielle.

« La 4C a fait la une de tous ces magazines, et elle a suscité l’enthousiasme partout. Cela nous aidera à faire de son lancement un succès. Elle est d’ailleurs présentée dans les salons automobiles tenus là où on trouve des concessionnaires de la marque, c’est-à-dire Montréal, Toronto, Québec et Vancouver.

« Nous avons l’intention d’étendre le réseau de points de vente à mesure que la production le permettra », a déclaré M. Broadbear. « Nous nous concentrons pour l’instant sur nos cinq concessionnaires pour les préparer à assurer le service pour nos prochains modèles. »

 


Un pur-sang, deux personnalités

Alfa Romeo accepte encore les commandes pour l’édition spéciale de la 4C, qui sera offerte à 75 995 $. Spécialement créée pour souligner le lancement du modèle, cette version sera dotée de caractéristiques exclusives. Une fois tous les exemplaires écoulés, Alfa Romeo se consacrera à la production de la version régulière, qu’elle proposera à partir de 61 995 $.

La Spider, avec son toit de type Targa, viendra épauler la 4C plus tard cette année. Son prix reste un mystère, mais on peut s’attendre à ce qu’il soit substantiellement plus élevé que celui du coupé.

Les exemplaires sont déjà presque tous vendus, ce qui augure bien pour la progression d’Alfa Romeo en Amérique du Nord, quoique les concessionnaires qui ont placé leur foi dans la marque italienne aimeraient bien en avoir quelques-uns de plus à montrer à leurs clients.

« Nous voulions être sûrs de prendre un bon départ en présentant une voiture excitante », affirme le vice-président de FCA. Alfa Romeo veut jouer dès que possible dans la cour des BMW, Audi et Mercedes-Benz. M. Broadbear fait remarquer qu’il reste de l’espace pour Alfa Romeo sur le marché nord-américain et dans la famille FCA. « Nous allons nous glisser juste entre Fiat et Maserati, une place plus que confortable », prévoit-il.

Pour l’instant, Alfa Romeo compte aborder l’Amérique du Nord avec des modèles qui restent à la portée de plusieurs, comme les 4C Coupe et Spider.

 

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