Toyota Avensis Touring Sports, une séduction dans la discrétion

By www.touwensa.net juillet 01, 2015 946

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

La marque japonaise renouvelle sa grande berline ainsi que sa déclinaison break. Une refonte plus importante qu'il ne paraît pour un véhicule se situant dans un segment sinistré.

Pas de version hybride, alors que Toyota est un pionnier en la matière, des motorisations diesel achetées à l'extérieur (en l'occurrence chez BMW), pas de boîtes automatiques sur celles-ci, la nouvelle mouture de l'Avensis, quatrième de la lignée, serait-elle une voiture au rabais? Ce n'est heureusement pas le cas. Mais la marque japonaise ne cache pas que son Avensis, berline ou break (80 % des ventes en France), arrive sur un segment D dont les volumes ont été divisés par deux entre 2009 et 2014. Avec entre 800 et 850 000 véhicules écoulés chaque année en Europe, cette catégorie ne représente plus que 4 % des véhicules vendus, dégringolant au septième rang. La tornade SUV est dévastatrice… Et la situation serait sans doute encore plus désastreuse si les flottes des entreprises ne tiraient pas les ventes du segment: elles représentent aujourd'hui près des trois-quarts du total. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que Toyota propose pas moins de huit versions de l'Avensis à la clientèle des entreprises.
 

La qualité, mais pas la gaîté
 

Il a donc fallu à Toyota une certaine obstination pour conserver cette grande berline destinée aux marchés européens. Mais le premier constructeur mondial peut-il se passer d'un haut-de-gamme traditionnel? Depuis 1997, date de lancement de l'Avensis, il est devenu pour lui un étendard représentant une certaine qualité japonaise à laquelle certains clients sont toujours sensibles. Pas de révolution, donc, seulement une évolution. La base reste la même, mais tout a été plus ou moins revu. La carrosserie reprend grosso modo l'allure du modèle précédent. La calandre, voulue plus agressive, avec des phares antibrouillards placés à ses extrémités, représente le changement le plus perceptible. Les porte-à-faux, à l'avant comme à l'arrière, sont importants. A l'intérieur, le tableau de bord a été complètement remanié et remis au goût du jour avec l'intégration d'un large écran de contrôle de 8 pouces de diagonale (20 centimètres). Les sièges ont été repensés. Leur assise est nouvelle, et ils offrent un meilleur soutien. Les matériaux sont tous de bonne facture et les assemblages, déjà remarquables précédemment, progressent encore d'un cran. La finition est proche de celle d'un cousin Lexus (la marque «premium» appartient à Toyota) et tout semble fait pour durer, mais l'ensemble n'est pas d'une franche gaîté ni d'une grande audace. Le constat est le même pour tout le véhicule, bourré de matériaux insonorisants et manifestement construit avec sérieux. On retrouve bien dans cette nouvelle Avensis la qualité qui a fait la réputation de Toyota.
 

Suspension ferme
 

Sur le plan dynamique, la suspension, pourtant revue (nouveaux ressorts, nouvel amortissement, nouvelle barre antiroulis) s'est montrée assez ferme sur les petites routes suisses empruntées autour de Verbier. Est-ce la faute aux jantes de 17 pouces? Est-elle plutôt calibrée pour la charge? Toujours est-il que nous l'avons trouvée légèrement trépidante, surtout à faible allure. On est loin ici du moelleux «à la française» ou du confort offert par d'autres labels étrangers, tel Ford. Cette suspension procure cependant une bonne tenue de route au véhicule, qui ne gîte guère en virage. Mention très bien, en revanche, au freinage ainsi qu'à l'insonorisation et la filtration des bruits parasites, les fameux «NVH» («Noise, Vibration and Harschness»), tant pour la motorisation 1,6 litre que celle de 2 litres, l'une et l'autre diesel (le 1,8 essence demeure confidentiel en France). Le confort phonique de l'Avensis est une réussite. Les deux groupes délivrent respectivement 112 et 143 ch. Ils proviennent tous deux de chez BMW où ils ont fait leurs preuves sur les modèles de la marque à l'hélice. Ils se montrent suffisants, sans plus, pour animer l'Avensis. La transmission tire long avec le sixième et dernier rapport procurant, sur les deux groupes, 65 km/h aux 1 000 tr/mn. Sur le 1,6 litre, qui ne commence à s'exprimer qu'après 1500 tr/mn, rouler à 90 km/h est plus agréable en cinquième si on veut conserver un minimum de reprise. Les relances seront aidées par le maniement du levier de vitesse, modèle de douceur et de précision. Nous avons consommé un peu moins de 6 litres au 100 km sur un parcours varié en respectant les vitesses légales. Point important pour un break, le volume du coffre, sans être le plus généreux de la catégorie, est tout à fait satisfaisant, de même que la facilité de chargement (543 litres et 1 609 litres sièges arrière rabattus).
 

Équipement de sécurité intéressant
 

Pour un modèle généraliste, l'Avensis ne se montre pas trop chiche en matière d'équipement, même sur la version d'entrée de gamme (Dynamic). On recense, notamment, un frein de parking électrique avec une assistance au démarrage en côte (pratique et efficace), un volant multifonctions, un système d'infodivertissement de qualité, une climatisation automatique et un réglage lombaire électrique sur le siège du conducteur. Le cuir et le réglage électrique des sièges avant et de plus beaux inserts arrivent sur les versions les plus huppées (Executive et Lounge). Plus intéressant, la marque japonaise propose un pack d'agrément et de sécurité dénommé «Toyota Safety Sense» sur toutes les déclinaisons. Il comprend la gestion automatique des feux de route, la lecture des panneaux de signalisation, l'alerte de franchissement de ligne et un système de sécurité précollision.
 

NOTRE AVIS
 

On l'a compris, l'Avensis est d'abord une machine à rouler. Son sérieux fera oublier au fil des jours son manque de fantaisie. Reste à savoir si elle séduira les «jeunes collaborateurs décideurs» des entreprises, comme l'espère Toyota. S'agissant d'une voiture obtenue en avantage, peut-être lui trouveront-ils un certain charme, surtout si leurs familles commencent à être nombreuses.
 

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