«L’attentat a causé l’annulation de réservations touristiques à destination de la Tunisie, de la Turquie et d’autres pays», a déclaré Amel Karboul lors d’une conférence de presse, sans préciser le nombre de ces annulations.

Elle a qualifié cette réaction d’'irrationnelle» en mettant en avant «l’amélioration de la situation sécuritaire en Tunisie».

La ministre qui faisait le bilan du secteur touristique, a d’ailleurs noté que le marché français, principal pourvoyeur de touristes avec une moyenne annuelle de plus d’un million de visiteurs, a connu une baisse de 6,1% durant l’année 2014.

En revanche, d’autres marchés traditionnels ont enregistré une hausse plus ou moins importante, tels les marchés allemand ( 0,3%), italien ( 9%) et britannique ( 4%).

Au total, la Tunisie a accueilli en 2014 plus de 6 millions de touristes toutes nationalités confondues, soit une baisse des entrées de 3,2% par rapport à 2013.

Le déficit européen a été néanmoins atténué par une augmentation du nombre de touristes algériens de l’ordre de 35%, tandis que le nombre de visiteurs venus de Libye a régressé de plus de 21% en raison de la situation chaotique prévalant dans ce pays voisin.

Les troubles qui secouent la Libye ont poussé quelque 1,6 million de ressortissants de ce pays à s’installer en Tunisie.

Malgré la baisse du nombre de touristes, les recettes en devises fortes ont enregistré une légère croissance en 2014, mais restent loin en deçà des niveaux de 2010, année de référence pour ce secteur en crise depuis la révolution.

Elles ont atteint 1,59 milliard d'euros, soit une croissance de 6,4% par rapport à 2013, un chiffre qui reste toutefois inférieur de 14,5% par rapport aux recettes de 2010, année de référence avec 1,85 milliard d’euros.

Pour les années à venir, la ministre a fait état d’une stratégie prévoyant des réformes structurelles et comportant la réalisation de 40 grands projets. Plus de 25% des investissements prévus sont destinés aux régions de l’intérieur du pays délaissées jusqu’ici au profit des zones côtières, a expliqué la ministre.

Cette stratégie basée sur des études menées en collaboration avec la Banque mondiale et d’autres institutions internationales, vise à moderniser le secteur et à améliorer la qualité des prestations touristiques, à diversifier les produits offerts aux visiteurs qui ne se limitera plus au balnéaire, mais s’étendra au tourisme culturel, saharien et écologique.

«La qualité pose un réel problème qu’il faut impérativement surmonter», a admis Mme Karboul, notant que 40% du parc hôtelier tunisien qui compte plus de 2.000 unités ont été déclassées parce qu’ils ne répondaient pas aux normes.