Attentat au musée du Bardo: l'industrie du tourisme en Tunisie à nouveau touchée de plein fouet

TOURISME - La Tunisie est sous le choc. Le 18 mars, au moins 19 personnes ont été assassinées au musée du Bardo, au cœur de Tunis. Parmi eux, il y aurait 17 touristes venus admirer l'une des plus belles collections au monde de mosaïques romaines.

Et le bilan aurait pu être encore plus lourd. Selon un porte-parole du gouvernement, une centaine de touristes se trouvaient dans le musée lorsque l'attaque s'est produite. Un peu avant 16 heures, la télévision nationale a annoncé la fin des hostilités et l'évacuation de tous les touristes du musée.

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En plus du drame humain, ce nouveau coup sera difficile à encaisser pour la société tunisienne. Car dans les mois qui viennent, le tourisme pourrait s'ajouter à la liste des victimes. Or, toute l'économie en dépend. Il représente plus de 7% du PIB, sa première source de devises, et emploie près de 12% de la population active.

En 2010, la révolution de Jasmin avait déjà saigné à blanc le secteur. Après un pic à près de 7 millions de visiteurs par an, la fréquentation touristique s'était effondrée de 30% en 2011 à 4,8 millions de visiteurs.
L'industrie du tourisme tunisienne s'est depuis légèrement redressée mais sans se remettre complètement de la révolution de Jasmin.

Pour l'instant, le secteur n'a toujours pas réussi à retrouver son niveau d'avant la révolution. Mais les résultats des années 2013 et 2014 se sont montrés encourageants. L’an dernier, le tourisme a rapporté 1,6 milliard d’euros à la Tunisie, en hausse de 6,4%, d'après le ministère du Tourisme.

En 2014, le nombre de touristes était encore 12% inférieur à celui de 2010. Les Français, deuxième contingent de visiteurs après les Lybiens, boudent la destination. "[Leurs nuités] ont baissé de 53% entre 2010 et 2013, et de 31% entre 2013 et 2012. La Tunisie avait enregistré 8,7 millions de nuitées "françaises" en 2010, contre 4 millions en 2013 et 5,8 en 2012", explique le magazine tunisien Tourmag.

"On est déçus pour notre pays, ce qui se passe là, c’est contre le développement économique, c’est grave pour le tourisme et pour notre image de marque, ça fait mal au cœur", a déclaré un Tunisien au journal Libération, aux abords de l'attentat. De nombreux commentaires inquiets ont également surgi sur Twitter.

 

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