Le tourisme tunisien a grand besoin du retour des Français

Les touristes français, dont la fréquentation de la Tunisie a chuté depuis 2011, constituent la première clientèle étrangère du pays.

Près de trois semaines après l'attaque terroriste au Musée national du Bardo, la visite en France du président Béji Caïd Essebsi est d'importance pour un tourisme tunisien en quête de redémarrage et, par là même, d'un regain de fréquentation par les Français. La tuerie a, en effet, contrecarré l'espoir d'une reprise d'autant plus cruciale que la France reste un marché émetteur stratégique pour un secteur pesant pour 7 % du PIB tunisien et occupant près de 12 % de la population active (400.000 emplois).

Au nombre de 720.000, en retrait de 6,1 % par rapport à 2013, les visiteurs français constituaient encore, et de loin, la première clientèle étrangère en Tunisie l'an dernier. Toutefois, son impact économique a fondu depuis le déclenchement du printemps arabe. Sa part dans le tourisme d'origine européenne est passée de 36 % en 2010 à 25 % en 2014, celle des Britanniques et des Allemands grimpant simultanément de 7 et 8 %, respectivement, à 14 et 15 %.

L'attaque terroriste du 18 mars dernier a évidemment remis en question l'espoir, caressé par les voyagistes français, d'une reprise en 2015. Si l'attentat du Bardo n'a pas provoqué de mouvement massif d'annulations, il a stoppé net les prises de réservation.

 

Réservations en chute de 60 %

« On assistait à un redémarrage timide sachant que la France était en retard par rapport à d'autres marchés européens. Depuis le 18 mars, le coup d'arrêt est brutal. En cumul, les réservations ont chuté de 60 % par rapport à la même période en 2014 », indique le président du Syndicat national des agents de voyages, Jean-Pierre Mas. « Les ventes sont quasi nulles », déclare, de son côté, Patrice Caradec, le PDG de Transat France, qui opère notamment sous la marque Look Voyages, avant d'ajouter : « On espère un retour progressif des ventes d'ici à mai. » « On se dit que cela ne va pas durer. La Tunisie est une destination de petits prix, ce qui est de nature à susciter des ventes de dernière minute, complète le président du syndicat des tour-opérateurs Seto, René-Marc Chikli. Dans le contexte actuel, la priorité des autorités tunisiennes devrait être à la rénovation du parc hôtelier », observe-t-il. Un message que le président du Seto prévoit d'adresser à la nouvelle ministre tunisienne du Tourisme, Selma Elloumi Rekik, laquelle doit rencontrer, mercredi, les représentants des voyagistes français. L'Office national du tourisme a d'ores et déjà revu sa campagne de communication avec trois vagues, dont la première est programmée pour la mi-avril.


 

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