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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
En quelques questions résolument naïves mais souvent reprises, un aperçu du destin exceptionnel de William Shakespeare.
Quand est-il né?
En fait, on ne le sait pas vraiment! On dispose de la date de son baptême, le 26 avril 1564 et l'on en déduit qu'il est né trois jours auparavant, jour de la Saint-Georges, patron de l'Angleterre. La date de sa mort, le 23 avril 1616, elle, est attestée. À Madrid, ce jour-là, s'éteint un autre géant de la littérature universelle, Miguel de Cervantes, né le 29 septembre 1547.
Où a-t-il vécu?
Il est né et mort à Stratford-upon-Avon, dans le Warwickshire. Dans cette petite ville de cocagne qui ¬demeure l'un des sites les plus visités du royaume, la maison natale de William Shakespeare est toujours là, avec ses murs couleur paille et ses ¬colombages, son toit pointu, ses ¬fe¬nêtres armées de plomb. Lorsqu'il ¬revint à Stratford, à la fin de sa vie, il ne vivait pas là. Il s'était fait construire un autre domicile, face à la chapelle. Mais au XVIIIe siècle, le propriétaire du lieu le fit raser, ex¬cédé par les témoignages de passion des pèlerins qui n'ont jamais cessé de fréquenter et qui sont d'autant plus nombreux que la Royal Shakespeare Company y est installée en partie depuis 1879. En ce moment, la troupe donne les deux parties de Henry IV.
A-t-on des portraits de lui?
C'est l'un des dossiers que les amoureux du Barde préfèrent: à quoi ressemblait le cher William? À la National Portrait Gallery de Londres, il y a six portraits de Shakespeare aux cimaises. Celui qui est considéré comme «vrai» est le Chandos Portrait. Grand front dégagé, cheveux châtains abondants et bouclés encadrent un visage au bel ovale. Lèvres charnues, moustache et barbe courte, nez droit, regard brun et ferme. Un anneau d'or à l'oreille gauche. C'est un tableau attribué à John Taylor et qui aurait été exécuté vers 1600-1610. Il y a également celui que l'on nomme le Flower Portrait. Le visage ressemble beaucoup à celui de Taylor. Mais des analyses ont montré qu'il avait été peint vers 1820-1840… En 2006, la National Portrait Gallery avait organisé une exposition passionnante, étoffée de documents bouleversants qui le rendaient vivant. Que les tableaux soient d'authentiques portraits ou non…
Pourquoi a-t-on contesté son existence?
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il n'y a jamais eu le moindre doute porté sur l'œuvre de Shakespeare. Évidemment, on ne possède aucun manuscrit (c'est la même chose pour Molière) et ce sont ses amis qui ont publié, après sa mort, ses pièces. Mais vint le temps où certains mirent en doute l'existence même de l'homme de théâtre. Dominique Goy-Blanquet nous le rappelle: «Delia Bacon, une Américaine (1811-1859, NDLR), a réussi à mobiliser de grands esprits en appui de sa thèse. Hawthorne, Emerson, Whitman soutenaient ses analyses. Delia Bacon, qui était auteur de nouvelles et de pièces de théâtre, s'était persuadée qu'il y avait trop de science, trop de savoir dans les pièces de William Shakespeare pour qu'elles fussent de la main d'un chef de troupe…» Selon elle, les pièces auraient été écrites par sir Walter Raleigh, Edmund Spenser et surtout Francis Bacon… «Mais, poursuit la présidente de la Société française Shakespeare, elle était tellement obsédée qu'elle s'était fait enfermer dans le ¬caveau de Shakespeare et qu'elle est devenue folle…»
Pourquoi la pièce «Jules César» tient- elle une place à part aux États-Unis?
De toutes les pièces de Shakespeare, sans doute les «tragédies romaines» sont-elles les plus passionnantes. «Jules César a une histoire particulière aux États-Unis, nous apprend Dominique Goy-Blanquet. John Wilkes Booth, ¬l'acteur, partisan sudiste, qui a assassiné Abraham Lincoln le 14 avril 1865 (le président assistait à une représentation théâtrale à Washington, NDLR), avait interprété le rôle de Brutus…» Il s'écria: «Sic semper tyrannis», «ainsi en est-il toujours des tyrans»… Autre anecdote insolite: lorsqu'il joua dans Jules César aux États-Unis, Orson Welles interprétait Brutus et il blessa son partenaire avec un poignard trop aiguisé…
Pourquoi faut-il toujours le retraduire?
Dominique Goy-Blanquet le souligne. «Si, en Allemagne, la traduction d'August Schlegel fait autorité et est une œuvre en elle-même, en France, les traductions sont très diverses et se succèdent. François-Victor Hugo, le fils de Victor Hugo, est encore très intéressant, mais il est important, en particulier pour les pièces jouées au théâtre, qu'elles soient sans cesse retraduites. Une traduction vieillit…»
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