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Après s'être éclipsées pendant plus de quatre ans, les Journées Musicales de Carthage reviennent après la révolution, avec une nouvelle conception et un nouveau visage, imprégné des libertés acquises et toute la diversité dans les choix musicaux qui en ont découlé. Ce qui caractérise cette deuxième session, c'est qu'elle s'est démarquée définitivement des festivals de la chanson et de la musique tunisienne en n'étant plus inscrite dans une période transitoire mais plutôt dans une période de restructuration réelle. Elle instaure ce qu'on a appelé le marché de la musique sud-méditerranéen, une première dans son genre, qui œuvre à la mise en avant des créations tunisiennes et des différents chaînes de la production musicale en s'ouvrant sur le monde arabe et africain toujours vers le rayonnement et l'excellence.
Cette vision fondatrice est passée d'abord par une restructuration de la compétition officielle des journées en se débarrassant du monopole de la chanson ou la pièce instrumentale unique et en l'orientant vers la notion de "projet musical" qui peut être vocal, instrumental ou un mélange des deux en garantissant à l'artiste toute la liberté que ce soit au niveau des orientations compositionnelles que celui du genre musical choisi qu'il organisera sous forme de concert solo ou de groupe. Cette refonte assurera, à mon avis, au créateur un suivi de son projet et sa présentation sous forme d'un concert qu'il pourra présenter dans plusieurs festivals et sur d'autres scènes nationales et internationales.
Parmi les piliers de cette nouvelle conception des journées figure le Salon des Industries de la Musique qui aura lieu au Palais des Congrès et qui accueillera un bon nombre d'intervenants dans les industries musicales en Tunisie : luthiers, vendeurs d'instruments, réparateurs et vendeurs de matériel de sonorisation, vendeurs de cahiers et de livres de musique, conservatoires, associations musicales, syndicats artistiques, festivals et autres. L'ouverture sur ces différents domaines est enrichie par une programmation variée englobant des concerts dans différents styles et genres de musique, des ateliers de formation pour des enfants créateurs venant de toutes les régions de la Tunisie et un workshop au profit d'une dizaine d'étudiants spécialisés dans la composition assistée par ordinateur ; un domaine qui ne cesse d'évoluer à grands pas dans le monde des musiques électroniques.
Tous ces événements programmés favorisent une grande interactivité socio-musicale et créent un mouvement culturel que nous enrichissons par l'organisation de tables rondes discutant des métiers de la musique, et menant vers une réelle réflexion autour des besoins de la Tunisie pour structurer ce domaine et pour mettre en place une stratégie évolutive de formation dans ces métiers.
Enfin, nul ne peut ignorer le nouvel acquis des JMC : la création du prix honorifique « Ziryab » qui sera octroyé, à chaque session, à des personnalités éminentes, couronnant leurs carrières dans la recherche, la création et la sauvegarde du patrimoine musical méditerranéen.
À partir de cette deuxième session, les JMC seront le rendez-vous annuel pour tous les musiciens, créateurs et mélomanes. C'est une transition qualitative qui permettra au public tunisien, arabe et africain de suivre les innovations des artistes et les nouvelles du secteur de la musique. Bienvenue à tous nos invités, à tous les participants et à notre cher public dans les Journées Musicales de Carthage.
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