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Ziryab représente une des figures les plus emblématiques de l’histoire de la musique en méditerranée. Son inspiration s’est nourrie aux sources orientales autant qu’occidentales des villes où il a vu le jour (Mossoul), où il a résidé quelques années (Kairouan) et où il a poussé son dernier soupir (Cordoue).
Cet éclectisme d’un artiste constamment à l’écoute de la diversité culturelle l’amena à transposer, dans ses propres compositions, les enseignements recueillis tout au long de ses pérégrinations méditerranéennes, jusqu’aux chants religieux grégoriens et romances profanes élaborées sur la rive nord de la mer commune. A son tour, sa maîtrise du muashshah, du zajal et du mâlûf influença les ménestrels, les troubadours et jusqu’aux interprètes du Flamenco. On pense même que c’est sur un ‘ûd de son invention que fut jouer la chanson de Roland.
Le compositeur et le virtuose se doubla, chez Ziryab, d’un pédagogue car il créa à Cordoue, une école de musique que l’on peut considérer comme le premier Conservatoire fondé en Europe.
Comme les grands esprits de son temps, Ziryab fut enfin un polygraphe pratiquant simultanément la poésie, l’astronomie, la géographie. Il fut même, Brummell avant la lettre, l’arbitre des élégances vestimentaires et des arts de la table.
C’est en hommage à ce musicien de génie et en souvenir de son séjour tunisien du temps des Aghlabides qu’un prix portant son nom est créé en Tunisie pour couronner une carrière dédiée à la sauvegarde du patrimoine musical et à la recherche sur les musiques de la Méditerranée.
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