Toyoko Azaiez, Bassem Makni et Mehdi Trabelsi sont des noms qui drainent les foules. En témoigne la forte présence d’amateurs de musique tous âges et toutes catégories sociales confondues hier soir au Théâtre municipal de Sousse. Il semble que ces trois artistes n’aient plus rien à prouver…ils ont néanmoins prouvé à un public acquis d’office toute l’étendue de leur art et de leur talent. C’est la pianiste japonaise Toyoka Azaiez qui ouvre les festivités. Acclamée dès son entrée sur scène, elle reprend durant plus d’une heure ses propres créations. Des symphonies éminemment modernes portées par une grâce et un souffle épique qui semblent s’inspirer du jazz et de la musique classique. Toyoka Azaiez semble s’être imprégnée de tous les gens qu’elle a côtoyé tout au long de sa vie ainsi que des voyages qu’elle a pu effectuer à travers le monde. Une expérience qui l’a conduit tout droit à Monastir. Ville où elle a décidé de s’installer et d’y enseigner sa discipline de prédilection. « Du local on touche à l’universel » dit un vieux dicton. Toyoka Aziz a parlé hier soir une langue que parle tous les hommes, celle de la musique.  
 

De performance en performance
 

C’est ensuite au duo formé par Bassem Makni et Mehdi Trabelsi de prendre la relève et d’offrir au public une prestation qu’il n’est pas prêt d’oublier de sitôt. Surprise de taille, ils jouent tous deux sur le même instrument. Et de manière prodigieuse. Prodigieuse oui ! Sinon comment qualifier cette performance où l’on voit ces deux hommes se partager un instrument de musique sans que l’un n’empiète sur l’autre. Sans que l’un ne vienne mettre à mal le jeu musical de l’autre. Quant aux mélodies, elles interpellent par leur sensualité et leur précision. Seule une  entente exemplaire dans un environnement encouragent et propice à la création artistique peut conduire ces artistes à jouer de la sorte. Une soirée et des performances qui resteront dans les annales de ce festival très prometteur.