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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
L'administration de caféine a diminué les pertes de mémoire chez des souris. Des résultats à confirmer chez l'homme.
Bien connue pour son effet psychostimulant, la caféine aurait également un effet positif sur la maladie d'Alzheimer. Plusieurs études d'observation des populations ont déjà suggéré que la consommation de caféine réduit le déclin cognitif au cours du vieillissement, ainsi que le risque de développer une démence. Mais aujourd'hui, une équipe de recherche lilloise vient d'en apporter la démonstration scientifique…chez la souris.
L'étude, publiée dans la revue Neurobiology of Aging, montre qu'une consommation régulière de caféine chez la souris prévient contre les déficits de mémoire et certaines modifications de la protéine Tau. Cette protéine est essentielle à la stabilisation des cellules, notamment les neurones du cerveau. Dans le cas de nombreuses maladies du système nerveux central, et notamment dans la maladie d'Alzheimer, les protéines Tau s'agrègent anormalement et seraient à l'origine de la dégénérescence neuronale. L'équipe «Alzheimer et tauopathies» du Dr Luc Buée à Lille cherche à comprendre comment la caféine peut agir sur ces protéines.
6 expressos chez l'homme
Pour conduire leurs expérimentations, les chercheurs ont utilisé des souris transgéniques qui développent avec l'âge une neurodégénérescence liée à la protéine tau. Dès l'âge de deux mois et pendant dix mois, ils ont administré dans l'eau de boisson de ces rongeurs l'équivalent de deux tasses de café par jour. «Les souris traitées par la caféine présentaient moins de pertes de mémoire, mais aussi moins de modifications de la protéine Tau, et une diminution de la neuro-inflammation. Globalement, ces souris ont l'air d'aller mieux», explique au Figaro David Blum, neurobiologiste, qui a codirigé l'étude.
Les mécanismes précis de l'action de la caféine restent à définir, mais les chercheurs s'intéressent particulièrement à sa capacité à bloquer les récepteurs à l'adénosine, et plus précisément au sous-type A2A. C'est également sur cette cible qu'agirait la caféine pour induire un effet protecteur dans la maladie de Parkinson.
Il reste maintenant à faire la démonstration de l'effet préventif de la caféine sur la maladie d'Alzheimer chez l'homme. «Notre objectif est maintenant d'aller vers un essai chez l'homme avec des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer débutante», affirme David Blum. Dans cet essai, le but serait d'arriver à une consommation quotidienne de 400 mg de caféine par jour, soit l'équivalent de quatre tasses de café filtre ou 6 expressos, chez des personnes malades qui consomment en moyenne 150 à 200 mg quotidiennement, afin d'observer l'action de la molécule en combinant marqueurs biologiques de la maladie d'Alzheimer et imagerie. Mais la caféine est une molécule qui n'intéresse pas l'industrie pharmaceutique, et aujourd'hui, les chercheurs ont des difficultés à rassembler les fonds nécessaires pour mener cet essai.
En attendant, les adeptes du petit noir viennent de trouver une raison supplémentaire pour déguster leur boisson favorite sans modération.
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