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Comment ralentir le vieillissement ? Pour des chercheurs, qui ont passé en revue des dizaines d'études, la réponse se trouve assurément au cœur du métabolisme cellulaire.
On entend tout et son contraire sur le vieillissement. Des bienfaits d'un fruit aux méfaits du manque de sommeil, les études sont nombreuses et souvent peu éclairantes sur l'attitude à adopter pour combattre le vieillissement. Comment avoir un début de réponse sérieuse ? Pour démêler le vrai du faux, des chercheurs ont passé à la loupe des dizaines d'études sur le sujet, souvent récentes. Un travail de titan, qui revient sur certaines pistes solides ou à creuser. Leur méticuleuse analyse est publiée le 10 août dans la revue Cell.
Mêlant biochimie, génétique ou encore métabolisme, leurs résultats semblent à première vue abscons. Mais à y regarder de plus près, l'étude liste certains facteurs responsables de l'âge et sur lesquels nous pouvons agir au quotidien.
Quand la machinerie cellulaire fatigue
Quand on parle de vieillissement, on pense souvent aux rides, au corps fatigué… Mais l'origine du vieillissement se trouve surtout au cœur de la cellule. Pour fonctionner correctement, la machinerie cellulaire va avoir besoin de se nourrir, d'éliminer ses déchets ou encore de respirer. C'est le métabolisme. Sauf qu'avec le temps, les erreurs, comme les mutations par exemple, s'additionnent et la cellule n'est plus capable de les réparer ou de les compenser. L'horloge métabolique est en marche. Le vieillissement progresse.
Au fil de leurs lectures, les chercheurs ont identifié les marques cellulaires principales entrant en jeu dans le vieillissement. Dérégulation cellulaire de la reconnaissance des nutriments, dysfonctionnement mitochondrial, instabilité du génome ou encore déséquilibre entre synthèse et dégradation des protéines : ces mécanismes biochimiques nous renseignent finalement sur les pratiques à adopter. Elles résument les mécanismes du métabolisme cellulaire impliqués dans le vieillissement.
Pour être jeune, surveillez votre alimentation
Fort heureusement, le mode de vie peut tout de même avoir son influence, du moins partiellement, sur le déréglement cellulaire. Sans surprise, l'alimentation est la première voie d'amélioration pour ralentir le processus de l'âge. Les auteurs précisent ainsi que le régime méditerranéen serait idéal : peu de viande et de sucres rapides, mais beaucoup de légumes, de fruits et de céréales complètes. Le tout arrosé d'huile d'olive.
Par ailleurs, l'étude évoque les bienfaits de la "restriction calorique". "C'est la seule intervention, connue jusqu'alors, qui peut prolonger la longévité chez toutes les espèces, de la levure aux primates", précise-t-elle. Sans être en restriction calorique, il faudrait donc ne pas manger en quantité excessive. Réduire les apports caloriques favoriserait ainsi la réparation cellulaire et les fonctions immunitaires.
Notre mode de vie occidental en question
Toujours du côté de notre alimentation, les lectures des scientifiques concluent sur les bienfaits d'une restriction de l'apport protéique animal. Moins de viande donc, mais plus de protéines végétales. Plus étonnant : certaines preuves indiquent que jeûner plusieurs heures par jour, pourrait également retarder le vieillissement. Globalement, pour ralentir les effets du temps, la malbouffe est à écarter, en particulier lorsqu'elle est riche en graisses polyinsaturées et en additifs.
Autre piste pour conserver sa jeunesse : l'exercice physique bien sûr ! L'activité sportive doit être régulière tout au long de la vie, et adaptée à ses facultés physiques.
A travers ces conclusions sur le vieillissement, les chercheurs veulent mettre en garde contre le "mode de vie occidental". Si l'espérance de vie a considérablement augmenté depuis 150 ans, grâce à la lutte contre les maladies infectieuses, notre mode de vie pourrait aujourd'hui réduire à néant tous ces efforts. L'étude en profite ainsi pour plaider en faveur d'une politique de santé publique ciblée sur ce mode de vie et d'une "médecine préventive ultime".
Source : Metabolic Control of Longevity. C. Lopez-Otin et al. Cell, août 2016. DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.cell.2016.07.031
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