Matuidi : «Je me sens libéré»

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Confiant avant le quart de finale retour de Ligue des champions mardi à Chelsea, Blaise Matuidi s'est livré au Figaro. Le milieu de terrain, qui a récemment prolongé au PSG, déborde d'ambitions.

Le Figaro : Blaise, à quel genre de match vous attendez-vous contre Chelsea, mardi soir ?
 

Blaise Matuidi : Ce sera tout aussi difficile qu’au match aller. D’autant plus que Chelsea joue chez lui. On s’attend à une adversité assez féroce. Mais nous aussi on a de la qualité et du répondant. Et on sait que l’on peut marquer des buts à n’importe quel moment, même si à Stamford Bridge, Chelsea en encaisse peu. Mais il faudra aussi qu’ils en marquent beaucoup pour nous éliminer. Et comme on est assez solide...
 

Le PSG va-t-il abandonner la possession du ballon pour mieux contrer Chelsea ?
 

Ce n’est pas notre jeu. On va jouer le nôtre, sans bien sûr trop se découvrir. Il faudra être vigilant, car au match aller, Chelsea a démontré en première mi-temps qu’il pouvait avoir la possession du ballon. Ils ont des joueurs très techniques. A nous d’être costauds, et essayer d’avoir plus le ballon qu’eux. En première mi-temps à l'aller, ils nous avaient pressés assez haut et avaient dépensé beaucoup d’énergie. Leur pressing était moins intense après la pause. De notre côté, on a remis certaines choses en place et développé notre jeu habituel. On a été plus à l’aise techniquement en perdant moins de ballons. Quand on est dans ces dispositions, on est vraiment difficile à battre.
 

Et c’est Javier Pastore, un remplaçant, qui marque le très précieux troisième but…
 

On a des joueurs de talent. Il n’y a que de bons joueurs dans cet effectif. Tout le monde est concerné. Même un soi-disant remplaçant peut faire la différence à tout moment.
 

Comment se passe la vie sans Zlatan Ibrahimovic, blessé, et dont l’absence va durer plusieurs semaines ?
 

C’est notre meilleur buteur et notre meilleur passeur. Donc forcément, cela change les choses. On a aussi avec Edinson Cavani un buteur de classe mondiale qui peut remplacer Zlatan même si son registre est un peu différent. A l’arrivée, c’est aussi efficace. On a un collectif bien huilé. On a déjà su jouer sans Zlatan. Et cela s’était bien passé.
 

On aurait tort de s’enflammer vu le nombre de grandes équipes encore en lice

Alors que le championnat est presque joué, comment se remettre dans l’intensité de la Ligue des champions ?

 

Pour être honnête, depuis mercredi dernier, on n’a jamais vraiment quitté cette compétition. On l’avait toujours en tête. On a toutefois réussi à faire abstraction contre Reims pendant 90 minutes samedi. Les joueurs alignés ont été sérieux et ont fait le boulot (Ndlr : 3-0). Une nouvelle preuve que l’on peut compter sur tout le monde.
 

Pensez-vous que le PSG puisse gagner la C1 dès cette année ?
 

Je crois que c’est un peu trop tôt pour le dire. On a montré de belles choses. On peut faire partie des très grands d’Europe en atteignant les demi-finales et pourquoi pas la finale. Mais le chemin est encore long. On aurait tort de s’enflammer vu le nombre de grandes équipes encore en lice. L’année dernière, on avait déjà montré de belles choses. Aujourd’hui, toute l’Europe connait le Paris SG.
 

Vous avez disputé déjà plus de 40 matches cette saison toutes compétitions confondues. Commencez-vous à être fatigué ?
 

Non, ça va (sourires). Si ça ne tenait qu’à moi, je jouerais tous les matches ! Mais il y a eu une bonne gestion du coach qui m’a fait souffler quand il le fallait. J’arrive à être performant. Sans cette fraîcheur, cela serait compliqué. Il faut rester le plus pro possible en dehors des rencontres, avec beaucoup de récupération et beaucoup de soins aussi.
 

Vous avez récemment prolongé votre contrat avec Paris. De quoi aborder plus sereinement la fin de saison…
 

Oui, bien sûr. Il y a eu une conclusion heureuse. Et je suis très heureux de poursuivre l’aventure au Paris SG. Je me sens libéré. Je me suis posé des questions à un moment donné. Cela fait partie de la vie d’un footballeur de haut niveau mais franchement, ma tête a toujours été à Paris. J’ai encore beaucoup d’ambition. Le PSG me donne l’occasion de gagner beaucoup de titres. La balle est dans mon camp. A moi de saisir l’opportunité offerte.
 

J’ai franchi un palier avec Ancelotti

Carlo Ancelotti semble vous avoir marqué…

 

Oui, il m’a fait beaucoup évoluer. C’est un entraîneur de classe mondiale. Joueur, c’était un milieu de terrain et j’ai beaucoup appris à ses côtés. J’ai franchi un palier avec lui. Je lui dois beaucoup. Claude Makelele (Ndlr : adjoint d'Ancelotti, puis de Blanc) m’a beaucoup aidé aussi. Il avait un profil similaire au mien quand il était joueur. On est un peu de la même origine. Cela a créé beaucoup de complicité.
 

Laurent Blanc peut-il devenir lui-aussi un entraîneur de classe mondiale ?
 

Il n’a pas encore le palmarès mais il a tout pour le devenir ! Il a une philosophie de jeu bien précise qui convient aujourd’hui au Paris SG. Désormais, les joueurs se connaissent mieux et il a apporté sa touche personnelle.
 

Vous avez beaucoup de surnoms. Quel est votre préféré ?
 

«Marathon man», sans hésiter ! Cela me va bien. Le marathon, c’est un don de soi. Le marathonien, il donne tout. Cela prouve donc que je donne tout pour l’équipe. Cela me touche.
 

Avez-vous la Coupe du monde 2014 dans un coin de la tête ?
 

Il n’y a pas un jour où je n’y pense pas. Mais je reste concentré sur les objectifs avec le Paris SG qui sont tout aussi élevés. Aujourd’hui, ma tête est à Londres. J’ai vraiment envie d’aller chercher la qualification là-bas. Ce serait magnifique. Cela promet des demi-finales sensationnelles.
 

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