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Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI
Marcelo Bielsa quitte l'OM sur un bilan plus que moyen, n'en déplaise à un certain nombre de supporters.
Adulé par les supporters, Marcelo Bielsa quitte la Canebière avec un bilan contrasté sur les plans humain et sportif, tout en laissant le club exsangue et en écornant l’image de la direction.
Quatorze mois. C’est, en tout et pour tout, le temps que Marcelo Bielsa aura passé aux commandes de l’Olympique de Marseille. Quatorze mois au cours desquels le technicien argentin a fait honneur à sa réputation de «fou», lui qui a rapidement mis le Vélodrome dans sa poche. Une gageure quand on se rappelle, entre autres, le traitement réservé par les supporters olympiens à Didier Deschamps, capitaine de l’OM champion d’Europe en 1993 et champion de France avec le club phocéen comme coach en 2010, excusez du peu. Ils avaient sans honte demandé (et obtenu) la tête du taulier de France 98 en 2012. Lesquels supporters avaient d’ailleurs manifesté en avril, à Marseille, pour signifier leur souhait de voir «El Loco» poursuivre l’aventure à la tête de leur club chéri : «Bielsa no se va», criaient-ils en cœur. Bielsa mérite-t-il une telle cote de popularité ? Qu’a-t-il réellement fait durant son mandat à l’OM ? Quel est son bilan ?
Un palmarès vierge depuis… 2004
Marcelo Bielsa est arrivé à Marseille précédé d’une réputation élogieuse. Mais quel est son palmarès ? Le natif de Rosario a remporté trois championnats d’Argentine dans les années 90, deux avec les Newell’s Old Boys (1991 et 1992) et un avec Velez Sarsfield (1998), ainsi qu’un titre olympique en 2004 à la tête de l’Albiceleste. Ses équipes ont atteint un certain nombre d’autres finales, sans toutefois les remporter : la Copa Libertadores avec les Newell's Old Boys en 1992, la Copa America avec l’Argentine en 2004 et, plus récemment, les finales de la Ligue Europa et de la Coupe du Roi avec l’Athletic Bilbao, en 2012. C’est tout. Un peu léger pour un entraîneur présenté comme un génie, en activité depuis un quart de siècle !
2014-15, une saison aux deux visages
Avec un effectif pas si différent de celui qui avait tant déçu en 2013-14 (6e en L1, 6 défaites en poules en «C1»), Bielsa redonnait rapidement des couleurs à l’OM. D’abord dans le contenu, avec des joueurs enfin au niveau en termes de combativité. Mais aussi dans les résultats : les Marseillais alignaient huit victoires d’affilée entre la troisième et la dixième journée pour s’installer en tête du championnat. Ils empochaient le titre de champion d’automne et conservaient les rênes jusqu’à la réception du PSG, début avril. Un match, remporté par les hommes de Laurent Blanc (2-3), qui marquait le début de la fin pour des Olympiens épuisés physiquement et surtout mentalement. L’équipe coulait corps et biens en avril, avec quatre revers consécutifs et un «suicide collectif» face à Lorient (défaite 3-5), dixit Vincent Labrune. L’OM parvenait finalement à redresser la barre pour se maintenir dans le Top 4 et grappiller un billet pour la Ligue Europa.
Rappelons que les hommes de Bielsa ont été sortis dès leur entrée en lice en Coupe de la Ligue à Rennes (2-1) et en Coupe de France, contre Grenoble, équipe de CFA (3-3 ap, 4-5 tab). Au final, le technicien argentin présente un bilan chiffré de 21 victoires (51%), 7 nuls (17%) et 13 défaites (32%) en 41 matches, toutes compétitions confondues. Pas catastrophique, mais pas brillant non plus. Surtout après avoir été en tête du classement et, plus largement, sur le podium pendant une large partie de la saison. Et ce même si le titre était injouable face à ce PSG-là. «Le bilan n'est pas positif, reconnaissait «El Loco» en fin de saison dernière. L'équipe avait les ressources pour finir sur le podium de Ligue 1. Peut-être aurait-on pu espérer mieux que la troisième place. Quand on n'obtient pas ce que les outils que nous possédons peuvent nous donner, on ne peut pas sentir que son travail a été approuvé. Je considère qu'il ne mérite pas d'être approuvé.»
Une large victoire sur le terrain de l’image, mais…
Avoir gagné le cœur des supporters olympiens est une sacrée victoire en soi. Son image a d’ailleurs largement servi l’OM, dont Bielsa a peut-être été la plus grande star l’année passée. Il a redonné à Marseille sa place dans une sorte d’ordre médiatique tout au long de la saison par ses déclarations fracassantes, ses méthodes, sa glacière… Mais l’image de l’intéressé en a forcément pris un coup. La Provence parle de «haute trahison», quand bon nombre de supporters et de joueurs marseillais se sentent abandonnés.
Une direction largement affaiblie
Pourquoi Marcelo Bielsa a-t-il claqué la porte de l’OM ? Certains représentants de Margarita Louis-Dreyfus auraient tenté de modifier le contrat sur lequel Bielsa et la direction du club s’étaient déjà mis d’accord. C’est ce que l’Argentin explique dans sa lettre de démission : «Le travail en commun exige un minimum de confiance que nous n’avons plus». En d’autres termes, que cela soit justifié ou pas, Bielsa charge la propriétaire du club. En n’oubliant pas d’égratigner Vincent Labrune, dont il chantait pourtant les louanges pas plus tard que jeudi dernier : «Même si je pense que vous ne le vouliez pas, ce qui s’est passé fait partie de votre ère d’autorité et je ne sais pas si vous avez consenti ou ignoré». Margarita, Labrune et les autres décideurs de l’OM en prennent donc pour leur grade et leur cote de popularité auprès des amoureux du club ne peut qu’en souffrir. D’ailleurs, Bielsa a pris l’OM en otage à partir du moment où il avait peu ou prou traité Labrune de menteur en septembre 2014, évoquant le mercato de l’été dernier. Ce dernier aurait dû taper du poing sur la table à ce moment-là, voire limoger cet employé volcanique. Au lieu de cela, il avait fait profil bas et donné, de facto, les clés du camion à Marcelo Bielsa. Le dindon de la farce, c’est lui.
Quel OM laisse-t-il derrière lui ?
Si le recrutement avait plus ou moins été fait dans son dos l’été dernier, Marcelo Bielsa a supervisé celui de cette année de A à Z. Il n’était pas forcément à l’initiative de toutes les arrivées, mais il a au moins dit oui quand les idées venaient de Vincent Labrune, comme dans les dossiers Lassana Diarra et Abou Diaby. C’est donc d’une équipe totalement bâtie par et pour Marcelo Bielsa que son successeur héritera. Le tout en sachant que certains joueurs sont venus pour «El Loco». On imagine que, dans ces conditions, la quête d’un nouveau coach ne sera pas une partie de plaisir pour la direction marseillaise. Même si l’OM reste attractif en soi et que quelques techniciens de renom sont libres de tout engagement (Antonetti, Girard, Gerets…).
«C’est un gros coup de massue, indiquait Steve Mandanda, samedi soir, sur Canal+. C’est quelqu’un d’important pour le club, pour l’équipe. On est déçus mais on n’a pas tous les éléments. Le timing n’est pas extraordinaire mais il faut faire front. Certains joueurs sont venus pour Bielsa ? C’est le côté un peu délicat. (…) C’est comme ça, il faut rester positif, avancer, et accepter sa décision.» Bonne nouvelle : ce départ en forme de coup de tonnerre pourrait souder le groupe comme jamais et pousser les Olympiens à attaquer le reste de la saison en opération commando. A moins que le contrecoup ait l’effet inverse…
Quid de la fin du mercato ?
Le futur coach de l’OM récupérera un groupe taillé par Bielsa, mais il aura, peut-être, l’occasion d’y apporter une ou deux retouches d’ici au 31 août et la clôture du mercato. Même si les caisses sont loin d’être pleines… Le départ de Bielsa pourrait aussi pousser Steve Mandanda et Nicolas Nkoulou à considérer l’hypothèse d’un transfert. Rappelons que les deux joueurs seront libres en juin 2016. Une chose est sûre : les prochaines semaines vont être animées dans les bureaux du club phocéen.
BILAN : Si on ne peut pas reprocher à Marcelo Bielsa de ne pas avoir remporté la Ligue 1, sa responsabilité est forcément impliquée dans la dégringolade de son équipe lors de la deuxième partie de saison, et notamment après la défaite contre le PSG début avril. Les sorties de piste prématurées en coupes ne plaident pas en sa faveur. Pas plus que le timing de l’annonce de son départ ou l’image qu’il donne de ses anciens patrons. S’il a un temps fait rêver Marseille, «El Loco» part sur une année en demi-teinte et un goût d’inachevé.
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