Les Rêves de Marie-Claude Pietragalla

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

L’ex-danseuse étoile propose sa nouvelle chorégraphie inspirée des œuvres de Ionesco au Grand Rex, puis en tournée dans toute la France.

Le triomphe n’exclut pas la critique. Si M. et Mme Rêve,  l’étonnant spectacle que Marie-Claude Pietragalla vient de créer avec Julien Derouault, court de succès en succès, on a pourtant du mal à en comprendre le propos,  comme d’en suivre le fil. On sait que cet hermétisme est voulu. L’ancienne danseuse étoile de l’opéra de Paris n’avoue-t-elle pas s’être inspirée de Ionesco, l’auteur «né à 14 ans», qui soutenait que «tout ce que nous rêvons est réalisable»? Les deux créateurs ont donc pris le dramaturge au mot. Ils ont mis bout à bout des saynètes sans rapport les unes avec les autres, sauf d’être toutes des allusions à ses pièces. Mais ces «coq à l’âne» s’enchaînent sur des arrangements musicaux de Laurent Garnier, souvent hasardeux, et sans grande pertinence.
 
Si ce spectacle est très novateur dans sa conception: la technique de la 3D réalisée par «3DExperience Dassault Systèmes» permet des effets surprenants, parfois très adéquats, parfois un peu forcés, il n’a rien de révolutionnaire sur le plan chorégraphique. Enfin, les éléments de décor en fond de scène sont mal tendus; leurs plis diminuent l’effet d’illusion et c’est dommage, car elle n’a d’intérêt que si elle sert le propos et si le balancement réel-irréel  est à ce point réussi qu’on ne sait plus lequel est lequel. Pour autant, rien ne rebute les spectateurs: après une large tournée, M. et Mme Rêve fait salle comble au Grand Rex à Paris. C’est que Marie-Claude Pietragalla est passée maîtresse dans une forme de danse populaire abordable et très visuelle. Enfin, la chorégraphie est formidablement bien dansée par Claire Marie Osta et Julien Derouault. Et n’est-ce pas de la danse que le public est venu applaudir.

 

Au Grand Rex à Paris jusqu’au 29 mars, puis le 1er avril à Montpellier, du 3 aux 5 à Lyon, le 16 à Toulouse, le 17 à Clermont-Ferrand, les 18 et 19 à Marseille, le 23 à Saint-Benoît, le 25 à La Souterraine, le 29 à Clermont-Ferrand, le 3 mai à Nice, le 6 à Dinan, les 16 et 17 à Nantes, le 23 à Strasbourg et enfin les 28 et 29 juin à Bruxelles.
 

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