Nana Mouskouri sur la scène de l'Acropole à 80 ans

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

La star de la chanson grecque a célébré lundi soir son anniversaire en musique à Athènes, précisément à l'endroit où elle avait, en 2008, fait des adieux qui l'ont rendue malade et convaincue de repartir en tournée.

 «Je veux être claire: il y a six ans, au théâtre de l'Odéon d'Herodes Atticus, il s'agissait d'adieux. C'était une époque où je me sentais vieillir, où le monde auquel j'appartenais avait disparu (...) Mais ça m'a coûté beaucoup», a confié ce week-end au quotidien Kathimerini l'icône aux inamovibles montures de lunettes noires. Dans deux longs entretiens avec la presse grecque, Nana Mouskouri, née en 1934 à La Canée (Crète, sud), a laissé transparaître failles, mélancolie et même colères tranchant avec son profil marmoréen. «Sentiment de désespoir, d'inutilité»: son retrait de la scène après 50 ans de carrière sur tous les continents l'a non seulement «déprimée», mais rendue malade: «j'étais tous les jours chez le médecin (...) mon corps renâclait, mon dos me faisait mal».
 

Jusqu'à la décision de repartir en tournée à l'occasion de ses 80 ans, en octobre. La tournée «Joyeux anniversaire» a débuté fin 2013 en Amérique du Sud, est passée par Paris, le Canada au printemps et une vingtaine de dates sont prévues jusqu'en janvier 2015, en France, Angleterre, Allemagne notamment. Le concert de lundi soir dans le spectaculaire théâtre antique situé au pied de l'Acropole etait sa seule date de l'été. Nana Mouskouri, qui a collaboré avec le compositeur français Michel Legrand et l'Américain Quincy Jones, est montée sur scène en compagnie de sa fille Lenou pour revisiter son répertoire composé de chansons grecques, d'airs classiques, de jazz et de variété.
 

Faire connaître la Grèce au monde.
 

Nana Mouskouri, 350 millions de disques écoulés au compteur, a fait ses premières armes au Conservatoire d'Athènes en chant classique et harmonie. Essentiellement connue à l'étranger pour son répertoire de variété légère interprété sur une tonalité cristalline, la chanteuse a débuté dans les années 50 dans un registre de chansons beaucoup plus littéraires, interprétant notamment les poètes grecs mis en musique par Manos Hadjidakis dont elle fut l'une des voix favorites. Un pedigree qu'elle a longuement rappelé dans ses interviews face à ceux qui lui reprocheraient d'avoir «folklorisé» la chanson grecque: «Je ne suis pas une carte postale», a-t-elle assuré dans Vima, «la seule chose que j'ai toujours voulu était de faire connaître la Grèce au monde».

 

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Dernière modification le mardi, 15 juillet 2014 09:33