Deux frères de Fausto Paradivino : La nouvelle jeunesse italienne

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Fausto Paravidino n’est pas seulement l’auteur politique italien que l’on connaît (Gênes 01, Nature morte dans un fossé). C’est aussi un observateur de la société et de l’évolution des mœurs. Dans cette pièce, trois personnes partagent un même logement. En Italie aussi, on a des « colocs » ! Ces trois locataires sont deux frères et une jeune fille. L’un des frères est l’amie de la jeune fille mais celle-ci commence à se désintéresser de lui. Quand il s’absente pour plusieurs mois, la voie est ouverte pour que l’autre frère et la jeune Erica nouent une relation physique et amoureuse. L’absent revient. Un drame semble inévitable.

L’originalité de la pièce est précisément qu’elle n’est pas « dramatique » au sens où l’on irait vers un crescendo avec orchestration angoissante. Le théâtre de Paravidino est « moderne » dans la mesure où il n’utilise pas les moyens du suspens et de l’effroi. Tout est tranquille, tout paraît tranquille. Cette humanité d’aujourd’hui, d’ailleurs, n’est plus la même : elle parle de sexe sans honte, ne professe pas de grands sentiments, affiche de la tolérance – jusqu’à un certain point (c’est tout le problème ! ). La mise en scène d’Erika Vandelet comprend très bien ce nouveau langage où les mots n’expriment qu’une partie de ce qui est en jeu. Elle tend et détend le climat à la fois, avec beaucoup d’intelligence. Raphaël Poli, qui joue l’un des frères, est un acteur au jeu évident. Florian Le Scouarnec fuit, lui aussi, très bien, un jeu qui serait trop théâtralisé. Marie Fortuit sait trouver le bon dosage de l’innocence et la perversité. Justesse absolue !
 

Deux frères de Fausto Paravidino, mise en scène d’Erika Vandelet. Avec Marie Fortuit, Raphaël Poli, Florian Le Scouarnec.
 

Théâtre du Centre, 16 h 40, tél. : 06 64 91 55 67, jusqu’au 27 juillet.
 

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