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C’est au Théâtre de la ville de Tunis, plein comme un œuf, qu’a démarré, en cette soirée du 14 mars, la seconde édition des Journées musicales de Carthage après une éclipse de plus de quatre années. Plusieurs artistes tunisiens de toutes les générations, y étaient présents. La fête biennale de la musique tunisienne y battait son plein.
Le spectacle d’ouverture, qui a été assuré par Mounir Troudi, avec comme invité Sofiène Zaidi, n’a démarré qu’après une longue attente. La remise du Prix Ziryab, instauré par le programme MED 21, crée à Rome par le Tunisien, Dr Mohamed Aziza, qui était présent à cette cérémonie, a été en plus tronquée par la longueur des speechs de présentation des lauréats de ce prix du nord et du Sud de la Méditerranée. Le public s’impatientait et ne suivait plus ce qui se passait sur scène. Ces chahuteurs auraient dû quitter les lieux, pour un entracte forcé, afin de ne pas déranger les autres spectateurs respectueux des géants de la musique d’ici et d’ailleurs qu’on honorait de leur vivant ou à titre posthume. Le Prix Ziryeb est destiné pour la sauvegarde du patrimoine musical et la promotion des recherches sur les musiques de la Méditerranée.
Ziryab représente, en effet, une des figures les plus emblématiques de l’histoire de la musique dans cette région. Né à Mossoul, ce musicien de génie a résidé quelques années à Kairouan et a poussé son dernier soupir à Cordoue. Sept lauréats ont donc reçu ce prix. Il s’agit du Tunisien Dr Salah Mehdi (1925-2014), qui avait d’ailleurs pris le pseudonyme de Ziryeb pour signer ses compositions, Julien Weiss, de France, récemment disparu et qui était le créateur du groupe musical planétaire Al Kindi, un autre français : Jean During, ethnomusicologue, spécialisé dans les musiques d’Asie centrale, Ali Imam et Abdelaziz Ben Abdeljelil, du Maroc, le célèbre Mikis Theodorakis, de Grèce et Zied Gharsa, de Tunisie. Sobre et simple, la présentation de la soirée a été assurée par une téléspeakrine de la chaîne « Wataniya1 » qui a retransmis en direct cette cérémonie.
La belle surprise allait venir du chanteur, musicien et compositeur Mounir Troudi dans un spectacle qui sortait de l’ordinaire. Cet artiste hors-normes, était égal à lui-même en défendant toujours le chant populaire du terroir, ou puisé de ce dernier. Les arrangements se faisaient vite remarquer et écouter. Une fusion et un métissage musical assez réussi où la musique tunisienne de nos différentes régions étaient revisitées sur des rythmes Reaggae, Jazz… Mounir Troudi et comme à son accoutumée, sautillait sur scène, tout en s’y promenant un peu. Le mouvement accompagne en effet et comme toujours sa prestation. Le public était tout emporté par cette musique qu’on pourrait qualifier de World Music. Un choix, certes difficile et à travers lequel Mounir Troudi persiste et signe.
Il n’hésitera pas ensuite à appeler son invité, le jeune Sofiène Zaidi, pour chanter seul et presque dans le même répertoire et pour l’accompagner dans ses chants soufis et non moins populaires et rythmés. Une prestation réussie de la part de ces deux jeunes artistes prometteurs et une soirée festive pour ce démarrage de la deuxième édition des JMC.
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