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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
Invité pour la première fois au musée des Beaux-Arts de Caen, François Morellet est à la fois un représentant majeur de l'abstraction géométrique et membre fondateur du Groupe de Recherches d'Art Visuel (GRAV, de 1960 à 1968), l'un des principaux protagonistes de l'art optico-cinétique.
Avec ce bel Esprit de suite qui donne son nom à l'exposition, il associe nécessités de la contrainte, interventions du hasard et jeux d'esprit. De cette rencontre naissent des œuvres pleines d'humour qui peuvent emprunter des moyens d'expression très divers : peinture, estampe, sculpture, installation, intégration architecturale... Cette exposition réunira un ensemble très significatif des éditions de François Morellet, estampes et livres d'artistes produits entre 1965 et 2014 parmi lesquels les spectaculaires Emprunts. En regard de ces estampes seront présentées des pièces phares, comme la Sphère-trames de 1962 ou le néon Lamentable de 2006, ainsi que deux œuvres spécialement conçues pour le musée, la monumentale 3D éphémères et une Défiguration de L'enlèvement d'Hélène de Luca Giordano.
La critique de la rédaction
François Morellet – né à Cholet en 1926 - aurait été, au XVIIIe siècle, un « bel esprit ». Au Louvre, en 2010, il a installé dans l’escalier Lefuel, qui date du Second Empire, instaurent une géométrie décalée, intitulé L’Esprit d’escalier, l’exposition du Musée des beaux-arts de Caen y fait référence : elle a pour nom « L’Esprit de suite ». Caroline Joubert, la commissaire, défend l’estampe depuis des années. La gravure est l’une des constantes de l’art de Morellet, qui n’avait pas été mise en avant dans les grandes rétrospectives consacrées à l’artiste. La gravure est affaire de morsure, le cuivre appelle l’acide. Morellet sait aller de l’eau-forte au tampon encreur – pour sa série État tampon. L’idée de Caroline Joubert est de replacer ces « multiples », qui forment des « suites » musicales, parmi les autres créations de l’artiste, comme cette sphère métallique de 1962 qui accueille le visiteur, ou les installations de tubes de néon. Morellet à Caen a choisi un tableau des collections, L’Enlèvement d’Hélène de Lucas Giordano, et a remplacé chacun des visages peints au XVIe siècle par un châssis blanc au format classique des portraits. Le tableau n’est pas pour lui un modèle, mais un code comme un autre, qui lui permet d’utiliser l’aléatoire pour construire une géométrie.
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