Messaouda ben Boubaker nous écrit de Genève

By Touwensa (Messaouda ben Boubaker) mai 02, 2016 1636

J’ai eu le plaisir de participer à la manifestation Tunisie invitée d’honneur au salon du livre à Genève, Terre natale de Jean Jacques Rousseau, qui m’a initié , parmi d’autres , à rêver tout en pensant et à penser tout en rêvant et à jongler entre l’imaginaire et le réel à travers le Texte littéraire et bien particulièrement, Le Roman.

C’était un débat dirigé par le professeur Samia Kassab Charfi , sous le thème : » Un nouveau regard romanesque sur la TUNISIE » en compagnie de deux écrivains d’expression française Fawzi Mellah et Rafik Ben Salah.

… Le Roman étant pour moi, une terre vaste, riche et prometteuse, qui m’a invité à l’explorer et la labourer … je m’en suis donnée à cœur joie, puisant dans les richesses de la langue Arabe , ma langue maternelle.

Dans le roman je me place entre « l’écriture et son dehors » j’essaye d’émerger de cette ligne de narration pour associer, pensée, fictionnel de l’histoire, biographie ou autobiographie et méditations.

« Une femme qui écrit, disait Kateb Yassine, est une femme qui vaut son pesant de poudre » moi je dirais que:

Je suis une femme qui écrit et qui vaut son pesant d’antidotes, laissant entrevoir dans mes textes beauté et espoir …dessinant un arc en ciel dans une société rongée par tant de mal : manque d’amour …manque de tolérance …d’indifférence… la femme qui écrit est fatiguée par tant de guerres et tant d’ atrocités dans le monde …

Tout cela m’intrigue et tout cela se reflète dans mes récit. Hormis, bien sûr, le plaisir de défier, et le besoin de communiquer par le biais de l’Artistique. Le gout du défit était, et l’est toujours d’ailleurs, un plaisir convoité et répandu dans la génération précédente d’écrivaines dans le panorama littéraire Tunisien et Maghrébin.

Auparavant, les tunisiennes ne signaient pas leurs textes par leurs noms, seulement par pseudonyme. D’autant plus qu’elles étaient très rares.

Puis, elles commençaient à s’afficher par le nom, les idées et les prises de positions.

Elles ont abordé le problème épineux des droits de la femme à l’aube de l’indépendance. De nos jours, ma génération lutte pour préserver nos acquis qui étaient à l’époque leurs revendications et le fruit de leur lutte. Nous , nous essayons d’aller vers l’avant en dépit de tout obstacle. Persévérer et continuer à écrire même si tout est devenu chiffres … symbole et le langage informatique codé.

Nous essayons de préserver la place de la parole dans tous cela..la parole, la notre… avec tout ce qu’elle revendique.. et nous tirons le signale d’alarme à la moindre atteinte à notre statut.

Moi, J’ai choisi la parole écrite pour l’effet qu’elle a toujours eu dans l’histoire de l’Homme : On connait tous cette fameuse expression« J’ACCUSE » du célèbre ZOLA dans l’affaire Dreyfus, mais l’on connait moins ,ou même pas du tout pour certains, le nom de Félix Faure à qui le célèbre écrivain adressa sa lettre ouverte en 1898.

Lorsque les Tunisiens se sont révoltés, ils ont choisi une citation poétique bien connu du poète Tunisien Aboulkacem CHEBBI. Et lorsqu’ils chantaient la patrie c’est par les douces paroles du Sghair OULED HMED.

Mélancolique par le faite de quitter un jour ce monde sans avoir raconter et écrire d’avantage.. Car je ne cesse de rêver d’un livre comme je n’ai jamais écrit. Je ne veux pas voir le monde se dissoudre autour de moi comme disait Carlos FUENTES : « Le monde se dissout quand un être vivant cesse de rêver ».

Pour moi écrire est synonyme de Vie galonnée de rêve et de pensée.

 

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