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Touwensa (agences) Mokhtar TRIKI
Diminuer de 30 % la consommation de tabac et de sel et de 10 % celle d'alcool sont les objectifs à atteindre au niveau mondial.
Ne pas fumer, surveiller sa tension et son taux de sucre dans le sang ou encore boire modérément améliorent l'espérance de vie. Personne ne le conteste. Des chercheurs ont même évalué à 37 millions le nombre de vies épargnées dans le monde d'ici à 2025 si de véritables politiques de prévention ciblaient ces facteurs de risque connus pour faire le lit des maladies cardio-vasculaires, des cancers ou encore des maladies respiratoires.
Dans leur modélisation, les scientifiques de l'Imperial College de Londres ont quantifié les conséquences d'une diminution de six facteurs de risque: le tabac, l'alcool, la quantité de sel absorbé, l'hypertension, l'obésité et la glycémie trop élevée. L'équipe du Pr Majid Ezzati a extrapolé le devenir de l'état de santé des populations en fonction de la mise en place ou non de politiques de prévention ciblant ces facteurs de risque. L'hypothèse retenue par les chercheurs est volontairement raisonnable afin d'être atteignable. Il s'agit pour eux de réduire de 30 % la consommation de tabac et de sel, de 10 % celle d'alcool, de diminuer de 25 % le nombre de personnes hypertendues et de mettre un coup d'arrêt à la progression de l'obésité et du diabète.
«Impressionnant»
Si ces objectifs étaient atteints d'ici à dix ans, la mortalité par maladies cardio-vasculaires (dont le diabète), cancers et maladies respiratoires diminuerait de 22 % chez les hommes de 30 à 70 ans et de 19 % chez les femmes. À titre comparatif, si rien n'est fait, la baisse observée atteindrait seulement 11 % chez les hommes et 10 % chez les femmes. «Ces résultats sont impressionnants. Ils nous montrent que, contrairement aux idées reçues, la prise en charge des individus par eux-mêmes et les mesures de prévention se révèlent aussi importantes que la médecine pour améliorer l'état de santé», affirme le Pr Daniel Thomas, cardiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Concrètement, cela permettrait d'éviter ou de retarder, d'ici à 2015, plus de 16 millions de décès entre 30 et 70 ans et éviterait 21 millions de morts prématurées parmi les plus de 70 ans! Les scientifiques anglais précisent que, sur les 37 millions de morts prématurées évitées, 31 millions le seraient dans des pays à faibles revenus ou à revenus moyens. «Dans les pays comme les nôtres, les gains en termes de mortalité seront logiquement plus faibles. Mais agir sur ces facteurs de risque représenterait un véritable avantage dans les pays en phase de transition démographique et réduirait les inégalités», souligne le Pr Philippe Amouyel, épidémiologiste à l'Institut Pasteur de Lille.
Sensibiliser sur les effets du tabac
L'hypertension artérielle et le tabac sont plus particulièrement dans la ligne de mire des auteurs britanniques. Comme le rappelle l'Organisation mondiale de la santé, plus de 80 % du milliard de fumeurs dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. C'est dire l'importance de mettre en place des mesures antitabac dans ces pays. «Pour un pays comme la Chine, le cancer du poumon va devenir un véritable fléau. Diminuer de 30 % le tabagisme est un véritable enjeu», explique le Pr Philippe Amouyel. Il faut dire que ce pays compte 350 millions de fumeurs… Or une enquête réalisée en 2009 a montré que, là-bas, respectivement 38 % et 27 % seulement des fumeurs savent que le tabac provoque des cardiopathies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux. C'est dire tout le travail d'éducation sanitaire qu'il reste à accomplir dans certains pays.
Et c'est bien ce que cherchent à montrer les scientifiques londoniens. «Cette étude a pour objectif d'influencer les politiques de santé publique. Dans la réalité clinique, cela ne se passe pas tout à fait de cette façon. Nous fixons des objectifs individuellement et toute baisse est bonne à prendre», affirme le Pr Nicolas Danchin, cardiologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris.
La projection des chercheurs anglais peut néanmoins inspirer la politique de prévention en France, notamment vis-à-vis du tabac. «En divisant par deux le nombre de fumeurs, c'est-à-dire en passant de 30 % de fumeurs à 15 %, c'est un quart de décès en moins d'ici à 2025», rappelle le Pr Daniel Thomas. Soit au moins 50.000 morts évités pour le seul cancer du poumon.
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