Chaque année, c'est la même chose. La rentrée scolaire coïncide avec le pic de l'épidémie de poux, et les parents se prennent la tête pour savoir comment assainir celle de leur progéniture. Non pas que l'école favorise la prolifération de ces parasites. Contrairement aux idées reçues, c'est plutôt le contraire: les vacances scolaires, notamment les deux mois d'été, voient augmenter progressivement le nombre de cas, jusqu'à former un pic épidémique au moment de la rentrée, selon une étude de la société Celtipharm, basée sur les ventes de produits antipoux dans les pharmacies.
 

«L'épidémie a débuté à la fin du mois de juin, puis s'est étendue à tout le pays», explique Vincent Auvigne, épidémiologiste et consultant pour Celtipharm. Selon lui, la propagation rapide des poux pendant les vacances s'explique par «d'importants brassages de population» et par la «baisse de la vigilance» des parents lorsqu'ils ne sont pas chez eux.
 

Un retour à la «normale» n'étant pas à attendre avant plusieurs semaines, il n'est pas trop tard pour faire le point sur les produits et gestes à privilégier pour se débarrasser de ces parasites désagréables.
 

• Inutile de se jeter sur les traitements préventifs, dont l'efficacité n'a pas été prouvée et qui sont critiqués pour leur influence dans l'augmentation de la résistance des poux aux traitements. Pour lutter contre les poux de tête, il faut vérifier régulièrement si les enfants en sont porteurs, afin d'éviter la contamination.
 

• Choisir les bons produits. Une fois l'infestation en route, de nombreux produits existent, mais il n'est pas toujours facile de s'y retrouver face aux étalages des pharmacies. Trois principaux types de traitements sont disponibles: insecticides, composés huileux ou shampooings, d'efficacité inégale.
 

«Les insecticides sont encore largement utilisés, mais les poux s'y sont adaptés et ont développé une résistance, explique Nicolas Clere, maître de conférences à la faculté de pharmacie d'Angers. Les pyréthrinoïdes sont beaucoup moins efficaces qu'auparavant. La résistance des poux au malathion est plus faible, mais son efficacité est elle aussi en baisse.» En outre, le risque d'irritation du cuir chevelu, les réactions aux sprays chez les déficients respiratoires et les asthmatiques ou la dissémination d'insecticides dans l'environnement (le malathion a été interdit à l'épandage en Europe pour son écotoxicité) peuvent faire hésiter.
 

Des produits plus récents, et plus inoffensifs pour les enfants, semblent avoir les faveurs de la population. «Ce sont sans doute les traitements vers lesquels il faut s'orienter», estime Nicolas Clere. Les antipoux à base de diméticone, sorte de silicone, obstruent les orifices respiratoires des parasites qui finissent par être asphyxiés. Les huiles essentielles ont aussi montré leur efficacité, mais elles ne sont pas inoffensives. Mal dosées, elles peuvent provoquer des réactions neurotoxiques et cutanées ; mieux vaut donc acheter des produits déjà prêts que tenter un dosage personnel à partir d'huiles pures.
 

• Peigne fin. Ces produits n'éliminent cependant pas bien les lentes. Lorsqu'ils pondent, les poux secrètent une sorte de colle destinée à fixer les œufs sur les cheveux. Aucun produit spécifique ne permet de la dissoudre, mais des shampooings peuvent favoriser le détachement des lentes.
 

«Combiner un produit à la diméticone ou aux huiles essentielles avec un shampooing paraît être une bonne solution pour se débarrasser des parasites», ajoute Nicolas Clere. Ensuite, le passage d'un peigne fin semble indispensable pour éliminer les lentes partiellement décollées. Un nouveau produit permet de les colorer en bleu pour rendre l'opération plus facile, mais il n'y a pas, pour l'instant, de moyen d'échapper à ce rituel familial.