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Des chercheurs du CNRS lèvent le voile sur les molécules impliquées dans les malformations cérébrales liées au syndrome d’alcoolisation fœtale, ouvrant la voie à un éventuel traitement.
On en sait désormais davantage sur le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), un ensemble d'anomalies physiques et comportementales qui apparaît chez les enfants exposés à l'alcool pendant la grossesse de leur mère. Des chercheurs du CNRS ont découvert les mécanismes moléculaires en cause dans ces malformations cérébrales.
Des protéines protectrices qui deviennent toxiques
Les responsables ? « Les facteurs de réponse au stress environnemental ou HSF, des protéines normalement protectrices qui se changent en redoutables ennemies », écrivent les auteurs de l’étude dans leur article intitulé : « Quand le fœtus trinque ».
Présents à l’état latent dans la quasi-totalité de nos cellules, les facteurs HSF sont capables de répondre à toute une série d’agressions environnementales (élévation de la température, présence d’éthanol, de métaux lourds, infections bactériennes ou virales). Ce sont eux, également, qui jouent le rôle d’agent régulateur lorsque les jeunes neurones migrent par vagues successives à la surface du cerveau pour former les six couches du cortex.
« Pour qu’un neurone fonctionne bien et établisse les bonnes connexions, il doit être placé au bon endroit dans la bonne couche du cortex », explique la biologiste Valérie Mezger.
Les effets bénéfiques des HSF « piratés »
Or, non seulement l’éthanol ralentit et réduit la production des jeunes neurones. Mais en plus, il affecte leur migration : certains vont mal se positionner et ne pas atteindre la couche du cortex qui leur est normalement dévolue.
« Ce sont ces défauts de positionnement qui sont en partie responsables des troubles causés par l’alcoolisation fœtale », concluent les chercheurs. Les effets bénéfiques des facteurs HSF sont en quelque sorte « piratés » par l’alcool et se muent en agents toxiques pour le cerveau du futur bébé.
Vers un traitement ?
Une telle découverte ouvre de nouvelles perspectives de recherche, et notamment en vue d’un éventuel traitement, estiment les auteurs de l’étude. « On peut envisager des applications thérapeutiques en identifiant des molécules capables de moduler l’activité des facteurs HSF, avec l’espoir de découvrir un traitement préventif pour les femmes susceptibles de donner naissance à des bébés atteints de troubles causés par l’alcoolisation fœtale. »
Ces résultats viennent aussi confirmer, si besoin est, les ravages de l’alcool sur le fœtus. Ils légitiment plus que jamais les campagnes de prévention en faveur du « « Zéro alcool pendant la grossesse ». Chaque année en France, 8 000 enfants sont diagnostiqués comme porteurs de troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF). Parmi eux, 800 sont atteints du Syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), la forme la plus grave.
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