Alzheimer: des dispositifs pour soulager aussi les proches

À l’occasion de la journée mondiale, ce dimanche, contre ce fléau en pleine expansion, coup de projecteur sur les dispositifs mis en place au profit des malades et de leurs familles

Une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, c'est une famille entière qui a besoin d'aide. »

Ce rappel de Françoise Guigonis, présidente de l'association France Alzheimer 06, résonne avec d'autant plus de force sur la Côte d'Azur, pyramide des âges oblige. Dans les Alpes-Maritimes, plus d'un habitant sur quatre a plus de 60 ans, contre un sur cinq en France. Dès lors, la Journée mondiale contre la maladie d'Alzheimer, célébrée hier, est l'occasion de faire le point sur les dispositifs pour soulager les malades… et leurs proches.

Plus d'un siècle après la découverte par Aloïs Alzheimer (en 1906) de cette affection du cerveau neurodégénérative, la maladie du même nom, malgré les progrès notables de la science, reste à ce stade une énigme. « On comprend ce qu'il se passe, mais on ne sait pas comment l'expliquer », résume Françoise Guigonis.

« De plus en plus de malades jeunes »

Et de classer cette maladie, aux côtés du cancer, au premier rang des problématiques de santé publique de notre époque. Une tendance que confirment les prévisions.

La France compterait aujourd'hui 885.000 malades, et table sur 225.000 nouveaux cas par an. Dans les Alpes-Maritimes, près de 12.000 personnes en seraient affectées parmi les plus de 75 ans… Et la moitié d'entre eux n'est pas diagnostiquée.

« Ces chiffres sont malheureusement en augmentation rapide, compte tenu de l'augmentation de l'espérance de vie, constate le président du conseil général, Eric Ciotti. Il va y avoir une augmentation de la dépendance. Notre mission est d'y apporter des réponses médicales. »

D'autant que, contrairement à une idée reçue, les seniors ne sont pas les seuls affectés : « On a de plus en plus de malades jeunes, âgés de 45-50 ans », observe Françoise Guigonis.

Depuis plusieurs années déjà, les autorités ont pris la mesure du problème. À l'image du plan Alzheimer (2008-2012), que Nicolas Sarkozy avait précisément lancé dans les Alpes-Maritimes.

Avec l'institut Claude-Pompidou, inauguré en mars dernier , Nice peut ainsi s'enorgueillir de disposer d'un centre de référence en la matière, tant pour la recherche que pour l'accueil des patients.

Aide au maintien à domicile

« Plateforme de répit » à Nice, « café-mémoire » à Cannes, « haltes-relais », ou encore « haltes-répits » telle que celle inaugurée jeudi dernier à Saint-André-de-la-Roche : les structures se multiplient pour encadrer les malades et former les familles aidantes.

« On rencontre des tas de gens épuisés », rapporte Françoise Guigonis, pour qui, malgré tous ces efforts, on n'en fait pas encore assez contre la maladie d'Alzheimer.

Le conseil général lui consacre néanmoins une bonne part des 145 millions d'euros de budget annuel alloué aux seniors. Outre la multiplication de structures dédiées, Éric Ciotti annonce une aide accrue au maintien chez soi : « Nous allons élargir les critères d'attribution pour que les travaux d'adaptation à domicile (financés jusqu'à 2.500 €) bénéficient à toutes les personnes de plus de 85 ans, et plus seulement aux personnes âgées dépendantes ».

Le Département s'apprête aussi à déployer un « pack sécurité » équipé de tout l'attirail technologique requis : capteurs de chute, de fumée, de monoxyde de carbone, chemin lumineux, téléassistance… Un arsenal qui ne sera pas de trop : sept malades sur dix vivent à leur domicile, entourés de leurs proches.

 

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Dernière modification le samedi, 27 septembre 2014 11:52