Dépression: 8% des adolescents touchés et le médecin en premier rempart

By touwensa.net / agences décembre 17, 2014 366

SANTE Selon la Haute autorité de santé, le médecin généraliste est le premier à pouvoir déceler cette dépression qui touche 8 % des adolescents...

En France, 8% d'adolescents entre 12 et 18 ans souffrent de dépression (légère, modérée ou sévère), et un tiers d'entre eux ferait une tentative de suicide, relève la Haute autorité de santé (HAS) qui publie en ligne, mardi, un guide pour repérer et prendre en charge la dépression difficile à détecter pendant cette période de la vie.

Ce document à l'attention des généralistes «acteurs clé du repérage» comprend des grilles d'aide au diagnostic, parmi lesquelles une est destinée aux adolescents eux-mêmes. Repérage, diagnostic, prise en charge et recommandations, tout y passe.

 

Maladie numéro une

Et le comportement du jeune adulte est passé au crible, afin que parents et médecins puissent d'emblée distinguer la déprime passagère de la dépression qui s'installe. Une dépression, trop souvent associée aux bouleversements adolescents, qui s'avère être la principale cause de maladie et de handicap des jeunes âgés de 10 à 19 ans (le suicide est la 3e cause de mortalité), selon un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié en mai dernier.

Dans la plupart des cas, le mal être, les sautes d'humeur, la déprime accompagnent et font même partie de la «perte de l'enfance», rassure le Dr Francois Bridier, pédopsychiatre qui a présidé le groupe de travail de la HAS sur le sujet. Mais ce qui compte le plus «c'est l'intensité de ces symptômes». Leur permanence, leur durée sur au moins 15 jours (troubles du sommeil, perte de plaisir, humeur dépressive ou irritable, etc.) sont à prendre en considération par les parents, mais surtout par le médecin généraliste, suggère la HAS.

 

Le Prozac, pas systématique

Une perte d'appétit n'est pas forcément grave, voire symptomatique d'un chagrin d'amour, que l'on ait 15 ou 35 ans, mais sur le long terme elle est à surveiller, surtout si elle s'accompagne de morosité permanente. Et plus un ado va mal, moins il va demander de l'aide ajoute le médecin. «Il va tenter de dissuader ses parents de s'occuper de lui; mais les parents ne doivent pas abandonner car il faut surtout entendre le message inverse», conseille Francois Bridier.

C'est à cette étape que le médecin généraliste pourra établir une relation de confiance avec l'ado qui a du mal à exprimer son ressenti, exercer un rôle de soutien, voire suggérer de consulter un spécialiste ou à une hospitalisation. Reste que ce guide recommande de ne pas prescrire d'emblée «un antidépresseur à la première consultation car ce n'est pas un médicament d'urgence», souligne le Dr Bridier. L'antidépresseur (en l'occurrence le Prozac). Une nouveauté.

 

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