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Touwensa. Agences (Mokhtar TRIKI)
En quelques années, la poule est devenue très tendance. Chez les bobos des villes ou des champs bien sûr, mais pas seulement. «Il y a, à travers cet engouement énorme, un besoin de retour aux sources, une envie de renouer avec les gestes du grand-père ou de la grand-mère qui élevaient leur basse-cour à la campagne, le tout sur fond de crise économique et de prise de conscience écologique», analyse Bruno Tiers, propriétaire de la Ferme de Beaumont, en Seine-Maritine, spécialisée depuis plus de 50 ans dans l'élevage et la vente d'animaux d'agrément (Poules, palmipèdes, pigeons, lapins…).
Il est vrai que ce sympathique gallinacé ne manque pas de qualités. Familière, dégourdie (contrairement à ce que beaucoup de gens croient…), autonome, la poule a également l'avantage d'être un animal très écolo, capable de recycler chaque année la bagatelle de 150 kg de déchets de cuisine qu'elle transforme en bons œufs frais au goût et à la texture inimitables. Le volatile n'a pas non plus son pareil pour débusquer la vermine (à commencer par les limaces) qui dévore les légumes du potager ou les fleurs des massifs. Sans oublier ses fientes qui, une fois compostées, donnent un formidable engrais «bio», cela va de soi.
Animal de compagnie
«En quinze ans, la poule est passée du statut d'animal d'élevage qui concernait principalement les ruraux, à celui d'animal d'ornement puis d'animal d'agrément intéressant un public de plus en plus rurbain voire urbain. Dans certains cas, elle est presque considérée comme un animal de compagnie, pas très loin du chien ou du chat», poursuit Bruno Tiers. En clair, on mange ses œufs mais pas question, lorsqu'elle arrive en fin de carrière, de la cuisiner «au pot», comme le recommandait le bon roi Henri IV!
Résultat: le marché, estimé par le propriétaire de la Ferme de Beaumont à environ 200 millions d'euros, progresse de 15 à 20% par an. Qu'il s'agisse de l'achat des oiseaux et de toute la panoplie d'accessoires indispensables à leur élevage, l'investissement de départ, pour une famille, se chiffre à plusieurs centaines d'euros au bas mot. Du coup, beaucoup d'animaleries, touchées de plein fouet par la crise (perruches, rongeurs, poissons se vendent de plus en plus mal...), sans oublier la grande distribution, sont tentées de surfer sur la vague de la poule… aux œufs d'or. Au risque de la tuer.
Projet de vie
«Il faut bien garder à l'esprit qu'on est dans le domaine du vivant. La décision, pour un particulier, de se lancer dans l'élevage de poules doit être mûrement réfléchie et s'inscrire dans un projet de vie qui engage la famille, parents et enfants. Cela ne peut pas se faire sur un coup de tête!» avertit Bruno Tiers qui déclare refuser fréquemment des ventes lorsque les conditions ne lui semblent pas réunies. Comme ce père qui souhaitait acheter un poussin à son fils. Ou ce citadin, plein de bonnes intentions, mais qui n'avait qu'un balcon à offrir au volatile… «Un poussin, ce n'est pas un poisson rouge, ça devient une poule ou un coq, autrement dit un animal grégaire, qui a besoin de la compagnie de ses semblables, qui doit vivre dehors, contrairement à un chat ou un chien, et qui a besoin de brouter de l'herbe!»
Du coup, pour éviter que l'aventure ne se transforme en galère, tant pour l'homme que pour les bêtes, la Ferme de Beaumont joue le jeu de la «responsabilité» en proposant des formations à ses clients-éleveurs et en mettant à leur disposition un numéro de téléphone qu'ils peuvent composer s'ils ont besoin d'un conseil.
Vous brûlez, vous aussi, de vous doter d'une basse-cour? Voici les principales conditions à remplir pour mettre toutes les chances de vôtre côté:
• Avoir une âme d'éleveur. Si la poule est un animal autonome, comparé à un chien qu'il faut promener au minium deux fois par jour et prendre avec soi - ou faire garder- pendant les vacances, elle demande tout de même qu'on lui consacre un minimum de temps. Ne serait-ce qu'ouvrir la porte du poulailler le matin et la refermer le soir (bien que coûteux, des dispositifs automatiques existent) 365 jours par an, dimanche compris, s'assurer qu'elles ne manquent ni d'eau ni de nourriture, surveiller d'éventuelles pathologies ou troubles du comportement (agressivité, piquage…) etc. Tout cela nécessite d'avoir le goût et le sens de l'observation, vertu cardinale de l'éleveur. Se doter d'une basse-cour signifie également que vous optez pour un mode de vie plus sédentaire. Certes, il y a toujours moyen de partir en vacances, en s'arrangeant avec des voisins ou amis, qui en échange des œufs, sont souvent ravis de vous
suppléer pendant votre absence, surtout s'ils ont des enfants! En revanche, plus question de s'absenter à tout bout de champ pendant les week-ends ou les petites vacances. Si vous ne vous sentez pas prêt à assumer durablement ces exigences de base, mieux vaut renoncer tout de suite.
• Disposer d'un minimum d'espace.
Vous devez forcément avoir un jardin ou un rez-de-jardin. Contrairement à ce qui est vanté sur certaines brochures ou dans nombre de salons et manifestations horticoles, par des commerçants inconscients ou peu scrupuleux, l'élevage des poules est incompatible avec la vie en appartement. Même avec un balcon! En revanche vous devrez leur installer un «home, sweet home». Autrement dit, un poulailler de dimensions suffisantes (prévoir un maximum de 4 poules par m2), équipé de perchoirs, de pondoirs et d'un distributeur d'aliments, dans lequel elles pourront se réfugier en cas d'intempéries et passer la nuit à l'abri des prédateurs (renards, fouines…). Ce local devra être isolé du sol par un plancher en bois et convenablement aéré. Vous devrez le nettoyer régulièrement en retirant les fientes environ une fois par semaine (un peu moins l'hiver) et en le désinfectant (à l'eau de Javel ou avec un produit bactéricide) une fois par mois en moyenne dès qu'il commence à faire chaud.
• Bien les nourrir. «La poule pond avec son bec» dit un vieil adage campagnard. De fait, une bonne pondeuse donne en moyenne un œuf toutes les 36 heures pendant la saison de ponte, avec une interruption d'environ deux mois en hiver que l'on met à profit pour procéder à différents traitements sanitaires (vermifugeage, vaccinations…). Cette production représente, pour cette petite bête, une phénoménale dépense d'énergie et d'éléments nutritifs qu'il faut compenser par des apports alimentaires conséquents. Si vous observez bien, vous verrez qu'une poule passe l'essentiel de son temps à quérir de la nourriture, alors qu'un coq, qui n'a pas les mêmes besoins, dispose de beaucoup plus de temps libre qu'il utilise pour veiller sur son harem (avertissement en cas de danger) et l'honorer comme il se doit.
Sans trop rentrer dans les détails, les grains (blé, orge, maïs…), distribuées à la volée ou mises en libre-service dans une trémie, couvrent les besoins énergétiques (glucides); les insectes, petits vertébrés, vers et autres bestioles glanés ça et là, fournissent les protéines. Mais cela suppose que vos poules évoluent en liberté dans votre jardin (à condition qu'il soit d'une taille suffisante) ou dans les champs et prairies environnants. Veillez, à ce propos, qu'elles ne pénètrent à aucun prix dans votre potager ou sur vos plates-bandes fleuries qu'elles peuvent dévaster en un rien de temps! Elles adorent les feuilles de salades…
Dans le cas contraire, si vos bêtes sont parquées dans un petit enclos, cette manne de protéines naturelle sera insuffisante. Vous devrez donc mélanger aux grains que vous distribuez un aliment protéiné acheté dans le commerce, à raison d'un volume de granulés pour trois volumes de céréales. Donnez bien sûr tous vos déchets de cuisine: épluchures, restes de pâtes, féculents, viande, poisson (arêtes comprises)… Si le pH de votre sol est acide, ajouter aux grains des coquilles d'huîtres broyées, riches en calcaire, de façon à renforcer la coquille des œufs.
Dernière recommandation: n'oubliez pas l'eau! Les poules boivent énormément aussi bien en hiver qu'en été. Veillez à ce qu'elles en aient toujours à disposition.
• Choisir de bonnes pondeuses. Si toutes les poules donnent des œufs, toutes n'ont pas la même productivité. Certaines races comme l'Orpington, la Wyandotte ou les ravissantes poules naines Nègre-soie, manifestent très souvent l'envie de couver. Pratique si vous voulez avoir des poussins, à condition que les œufs aient été préalablement fécondés par un coq. Mais dans le cas contraire, vous pourrez faire une croix sur les bonnes omelettes dont vous rêviez, «le temps que ça passe». Pour inciter l'«aspirante mère-poule» à reprendre le chemin du pondoir, vous devez l'enfermer dans l'obscurité pendant quelques jours, mais cela ne marche pas à tous les coups… Et de toutes façons, elle recommencera à gonfler ses plumes et à pousser des gloussements rauques, signes qu'elle est de nouveau prête à couver, dès qu'elle aura pondu une certaine quantité d'œufs (de 1 à 2 douzaines selon les individus et les races).
Originaire d'Eure-et-Loir, la Faverolles a l'avantage d'être bonne pondeuse, discrète (un avantage si vous vivez dans un quartier pavillonnaire) et familière. En outre, elle vole très mal, ce qui évite d'avoir à la récupérer dans le jardin d'à côté! La Sussex, la Coucou, la Leghorn, la Vorweck, la Marans, la traditionnelle Gauloise dorée (dont le coq est l'emblème du XV de France !) ou encore la poule rousse, présente dans nombre de basses-cours, sont également de très bonnes pondeuses.
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