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Les fautes de goût des vedettes mal fagotées du Festival de Cannes sont symptomatiques d'une crise de la mode. La consultante en image Myriam Hoffmann suggère un retour aux sources, à la créativité et aux fondamentaux techniques.
«L’élégance ne serait-elle pas l’oubli de ce que l’on porte?». Yves Saint Laurent, auteur de cette phrase pleine de beauté et de sens doit, au lendemain de ce Festival de Cannes, se retourner dans sa tombe au vu de certaines "tenues de soirées" aperçues sur les Marches du Festival! Adepte de tout temps de l’élégance et du "less is more", je me vois confortée dans cet adage qui me tient de tout temps à coeur. Il suffit de comparer les plus belles tenues et les "pire looks" de stars. Et vous, qu’en pensez-vous?
Prenez Audrey Tautou ou bien Ayem Nour ou bien encore Elena Lenina, comment avoir laissé ces belles femmes sortir ainsi? N’ont-elles pas une cohorte de conseillers, stylistes, personal shoppers et autres à leurs pieds? Ce sont à travers ces tristes exemples que l’on ne peut que constater que les créateurs deviennent des intermittents du spectacle qui doivent toujours fournir plus. Résultat, la créativité en pâtit, oublié le "less is more". La mode actuelle est dans une vraie surenchère, les défilés deviennent des shows. Les lignes se multiplient: croisière, pré-collection, collection commerciale, etc. On est passé de deux collections par an à quatre, six, huit… pour une seule marque!
Absence de mode?
Il semblerait que nous traversions une période d’absence de mode. Les vêtements se portent sans limite de temps, de lieu ou de genre – pyjama le jour, fourrure en été, etc. En effaçant tous les repères, mais sans réinjecter du sens, l’industrie de la mode finit par se rendre obsolète. On apprend aux étudiants à devenir des designers de défilés, à concevoir un univers qui va de la musique au catalogue. Le temps qu’ils consacrent à la sémantique du vêtement est toujours plus réduit, ils sont incapables de penser la silhouette dans son époque, on n’enseigne plus l’histoire, ni les fondamentaux techniques. Ces formations ne mettent l’accent ni sur la dimension industrielle du vêtement ni sur l’artisanat. Or ce sont ces deux aspects-là de la création de vêtement qui ont le plus d’avenir.
A mon sens, l’élégance réside là où la justesse et la qualité du vêtement priment. Ce qu'il faut dans sa garde-robe: des vêtements simples mais élégants, des tenues faciles mais harmonieuses, un vestiaire qui musarde, mais d’une totale efficacité pour se combiner, se superposer et se conjuguer en un tour de main en fonction de vos besoins. Un vestiaire qui dissimule les doutes et soit propre à révéler toute votre assurance. Alors, laissons-nous inspirer plutôt par Izabel Goulart, Natasha Poly ou Karly Kloss...
Pour aller plus loin
Si, vous aussi, vous avez envie d’obtenir des conseils sur votre look, Myriam Hoffmann, consultante en image, propose aux lecteurs de Bluewin.ch de participer gratuitement à une conférence en ligne, en français. Parmi les thèmes abordés: comment développer une meilleure image, bien choisir les couleurs dans sa garde-robe, mieux gérer son budget shopping et opter pour des vêtements de qualité… Pour en savoir plus, voir le site de Myriam Hoffmann.
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