Attaque meurtrière sur une plage à sousse

Près de 30 personnes, dont des touristes étrangers, ont été tuées vendredi lorsqu'un homme armé a ouvert le feu dans un hôtel touristique de Sousse, au sud de Tunis. François Hollande a indiqué ne pas pouvoir «confirmer la présence de Français».

Alors qu'en France le parquet antiterroriste a été saisi de l'enquête sur l'attentat qui a touché un site gazier à Saint-Quentin-Fallavier dans la région de Lyon, la Tunisie vient elle aussi d'être touchée par une attaque. Des tirs ont éclaté ce vendredi sur une plage devant deux hôtels de la zone touristique de Sousse, dans le centre-est du pays, a annoncé la télévision d'Etat.
 

Peu avant 15h, le ministère de l'intérieur a fait état de de 28 morts dans son dernier bilan, principalement d'origine européenne. Les blessés seraient au nombre de 14. «Je ne peux pas confirmer la présence de Français» parmi les victimes, a annoncé François Hollande vers 16h30. Le ministère de la santé tunisien a annoncé la présence de Belges, de Britanniques et d'Allemands parmi les victimes. Des photos circulent sur Twitter, montrant des personnes inertes sur la plage au milieu des transats et des parasols, certaines recouvertes d'une serviette de plage. L'image d'un terroriste présumé gisant au sol, une arme à ses côtés, a également été diffusée.

Les personnes qui se trouvaient à proximité font état d'échanges de coups de feu qui auraient duré une heure. Selon le ministère de l'Intérieur, l'auteur de l'attentat qui a été abattu est un étudiant tunisien inconnu de la police. Les médias tunisiens font état d'un second attaquant qui aurait été interpellé au port El Kantaoui, par lequel il est possible d'accéder à la plage. Le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires Rafik Chelly a cependant indiqué qu'«a priori , un seul élément a mené l'attaque». Le ou les assaillants auraient tiré avec des kalachnikovs sur les personnes qui se trouvaient sur la plage devant l'hôtel Impérial Marhaba («Bienvenue» en arabe). «Il est entré par la plage, habillé comme quelqu'un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme. Puis arrivé à la plage, il a utilisé son arme», a ajouté M. Chelly.

Béji Caïd Essebsi et Habib Essid, le Premier ministre et le Président tunisien, se rendent actuellement à Sousse. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Laroui, a évoqué une «attaque terroriste» et indiqué que des touristes font probablement partie des victimes, sans indiquer pour autant leur nationalité.

La compagnie aérienne belge Jetairlfy, dont l'un des avions était en vol en direction de l'aéroport de Enfidha à proximité de Sousse, a annoncé lui avoir fait faire demi-tour. Tous les vols de la compagnie prévus à cette destination samedi décolleront à vide afin de rapatrier les touristes présents sur place.

Sousse est une ville balnéaire appréciée des étrangers. Elle avait déjà été touchée, en octobre 2013. Un kamikaze s'était fait exploser, sans faire de victime, sur une plage après s'être vu refuser l'entrée dans un hôtel.

C'est la deuxième fois cette année que les touristes sont pris pour cible en Tunisie. Le 1er mars dernier, l'attentat contre le musée du Bardo à Tunis avait fait 22 morts. Depuis, la Tunisie s'est placée en état d'alerte maximale. Mais dans les faits, la sécurité d'un grand nombre de lieux publics laisse encore à désirer. Selon une touriste française, peu de vérifications, sinon aucune pourvu que l'on déclare être client, étaient faites par les gardes, même après l'attentat du Bardot.

Après cet attentat, le secteur stratégique du tourisme a enregistré en avril de très mauvais résultats, avec un recul sur un an de 25,7% du nombre de touristes et de 26,3% des recettes touristiques en devises.

 

 

Une mosquée chiite prise pour cible au Koweit

Dans le même temps, les djihadistes de l'Etat islamique (qui s'apprête à célébrer le 29 juin la première année d'existence officielle du «califat») ont revendiqué un attentat suicide qui a fait au moins 25 morts et 202 blessés dans une mosquée chiite de la ville de Koweït, en pleine prière du vendredi. Un kamikaze a fait sauter la charge qu'il portait sur lui à l'intérieur de la mosquée Imam al Sadek, dans le quartier de Saouaber de la capitale koweïtienne.

 

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