Erdogan tient à ce que la Turquie participe à l'offensive de Mossoul

By Rédaction en ligne octobre 15, 2016 969

Ankara redoute par ailleurs la participation éventuelle de groupes armés kurdes affiliés au PKK



La Turquie présentera samedi lors de la réunion de Lausanne sa proposition de participation à l'offensive attendue des forces irakiennes, soutenues par une coalition internationale, pour chasser les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) de la ville irakienne de Mossoul.

Lors d'un discours retransmis à la télévision, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que cette proposition serait présentée par son ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, lors des négociations internationales qui ont débutées samedi à Lausanne (Suisse) entre Washington, Moscou et les pays régionaux impliqués dans le conflit syrien.

"Aujourd'hui (samedi), mon ministre des Affaires étrangères présentera une proposition aux forces de la coalition à Lausanne", a déclaré M. Erdogan. "Nous sommes prêts à combattre là-bas (à Mossoul, ndlr) contre Daesh (ndlr : acronyme arabe de l'EI) et d'autres groupes terroristes", a-t-il ajouté.

Les relations entre la Turquie et l'Irak connaissent une poussée de fièvre à l'approche d'une offensive des forces irakiennes, appuyées par la coalition pilotée par Washington pour chasser l'organisation EI de Mossoul, leur bastion irakien.

Vendredi, M. Erdogan a menacé de recourir à un "plan B" si l'armée turque n'était pas associée à cette offensive. Il n'a toutefois pas donné de précision sur les mesures prévues dans ces plans.

Après avoir envoyé depuis décembre 2015 des centaines de militaires sur une base à Bachiqa, dans la région de Mossoul, pour entraîner des volontaires sunnites en vue d'une reconquête du bastion irakien de l'EI, Ankara semble tenue à l'écart alors que les préparatifs pour une offensive vers Mossoul battent leur plein.

Ankara redoute par ailleurs la participation éventuelle à cette offensive de milices chiites ou de groupes armés kurdes affiliés à l'ennemi juré d'Ankara, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme "terroriste" par la Turquie).

Les relations entre Ankara et Bagdad se sont également tendues après que l'Irak a rejeté la prolongation par le Parlement turc du mandat accordé aux militaires turcs pour intervenir en Irak notamment.

L'Irak a estimé que les militaires turcs présents sur son sol constituaient "une force d'occupation", provoquant l'ire des responsables turcs.  

"Personne ne devrait discuter de notre base à Bachiqa. Cette base sera maintenue parce que Bachiqa est aussi une assurance contre de possibles attaques terroristes visant la Turquie", a martelé samedi le président turc.

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