Corse: une manifestation de soutien à de jeunes nationalistes condamnés à Paris dégénère

By Rédaction en ligne octobre 15, 2016 818

Aucun blessé, ni aucune interpellation n'ont été rapportés dans l'immédiat samedi soir



De violents incidents ont éclaté samedi, à Bastia, entre forces de l'ordre et manifestants nationalistes, alors que plusieurs dizaines de personnes lançaient des cocktails Molotov sur des voitures de police.

Les incidents ont éclaté peu après la dispersion d'un défilé de soutien à des nationalistes corses, condamnés le 6 octobre par la cour d'assises spéciale de Paris pour un attentat à la voiture bélier contre la sous-préfecture de Corte (Haute-Corse), commis le 1er avril 2012 et qui avait fait des dégâts matériels.

Vers 16H30, plusieurs dizaines de jeunes cagoulés ont lancé des cocktails Molotov sur les CRS et les gendarmes mobiles, qui protégeaient la préfecture de Haute-Corse et dont la présence avait été renforcée.

Plusieurs véhicules de particuliers et des forces de l'ordre ont commencé à brûler, mais les pompiers ont rapidement pu éteindre les flammes. Les jeunes cagoulés ont également déclenché un début d'incendie à la poste centrale de Bastia, située à 200 mètres de la préfecture.

CRS et gendarmes mobiles ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes et de Flash-Ball. Ils ont ensuite bouclé le périmètre autour de la préfecture en déployant des camions et des cars.
Appel au calme

Vers 18H00, un calme relatif était revenu dans les rues de la vieille ville, quadrillées par des centaines de gendarmes. Quelques dizaines de jeunes, auprès desquels le président de l'exécutif corse, Gilles Simeoni, est allé plaider un retour au calme, étaient encore regroupés sur une place, où ils faisaient brûler une poubelle.

Aucun blessé, ni aucune interpellation n'ont été rapportés dans l'immédiat samedi soir.

La manifestation, à laquelle avaient participé quelque 1.500 personnes selon la police, 4.000 selon les organisateurs, s'était auparavant déroulée sans incident.

Scandant "Liberta", les manifestants protestaient contre la condamnation, le 6 octobre, des trois jeunes nationalistes Nicolas Battini, Joseph-Marie Verdi et Stéphane Tomasini.

Âgés de 22 à 24 ans, ils ont écopé de peines de 8, 6 et 5 ans de prison ferme devant la cour d'assises spéciale de Paris. Joseph-Marie Verdi est en fuite, mais les deux autres ont demandé à purger leur peine dans l'établissement pénitentiaire de Borgo (Haute-Corse).

Blocage de l'université de Corse, de lycées: plusieurs rassemblements ont déjà eu lieu depuis le verdict de la cour d'assises, pour certains ponctués d'incidents, notamment à Ajaccio, Bastia ou Corte.

La manifestation de samedi avait été organisée à l'appel des syndicats nationalistes étudiants, des partis nationalistes majoritaires à l'assemblée de Corse et de la Ligue des droits de l'homme.

Les dirigeants corses, notamment les présidents du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale, Gilles Simeoni, et celui de l'assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, étaient présents dans le cortège, de même que le maire nationaliste de Bastia, Pierre Saveli, et de nombreux autres élus.

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