« Toi j’vais te baiser » : La réaction salutaire d’un homme face au harcèlement de rue

Un jeune Toulousain de 28 ans, témoin d'une scène de harcèlement, est devenu la star du Web depuis qu'il a partagé sur son blog sa réaction face au harceleur.

Comme à son habitude lorsqu’il se trouve dans une rame de métro, Vincent décide d’observer les personnes qui l’entourent. Mais en ce jeudi 21 avril, il est interpellé par ce qui lui semble être «  un jeune couple en train de se disputer ». Il raconte :

« L’homme se tenait à quelques centimètres de la jeune femme, la main sur son poignet et il semblait être parti dans un long monologue pour la convaincre de rester. J’essayais d’imaginer ce qu’il avait bien pu faire pour qu’elle l’ignore à ce point. Sûrement une histoire de tromperie. C’est ce que j’ai cru, au début. Mais quelque chose dans le regard de l’homme m’a fait changer d’avis. Alors, je me suis approché de quelques mètres, tout doucement. La jeune femme avait le visage tourné vers la vitre, elle semblait tétanisée. Je me suis approché encore, pour écouter ce que l’homme lui disait, collé à elle. »

Ce qu’il entend alors lui glace le sang :

« Toi j’vais te baiser tu sais oh oui j’vais te baiser salement et tu vas aimer ça hein bien sûr que tu vas aimer ça mmh allez t’écoutes ce que j’dis petite pute réponds petite salope j’sais que tu en as envie je l’ai vu dans ton regard de petite chienne en chaleur fallait pas porter une jupe si t’es pas intéressée ouais toi j’vais te baiser… »

Il précise alors :

« La jeune femme ne disait rien, le regard fixé sur son reflet, sans sourire, pétrifiée. »

Pris au dépourvu, Vincent ne réagit pas immédiatement tandis que :

« L’homme se collait de plus en plus, sa main sur la cuisse de la jeune femme, (Toi j’vais te baiser), je pouvais voir ses doigts ramper sur sa peau, essayer de s’infiltrer remontant toujours plus haut sous la jupe et la jeune femme ne disait toujours rien, (Toi j’vais te baiser), le rouge au front, aussi immobile qu’une statue de cire dont la volonté venait de fondre. »

Pendant ce temps, témoin de la scène, le jeune blogueur cogite tout en sachant qu’il faut faire quelque chose pour sauver la jeune fille :

« Que faire, détourner le regard, (réagis) se persuader qu’ils sont en couple, (réagis), que ce ne sont pas mes histoires, partir, prendre le métro suivant, (réagis) après tout, je ne suis pas à quelques minutes près, (oui mais la jeune femme ne semble pas bien aller du tout) je vais descendre, je ne vais pas m’en mêler, (RÉAGIS PUTAIN). C’est fou comme la peur nous paralyse dans ces moments-là, vraiment. »

Il finit par avoir une idée toute simple et pourtant salutaire :

« Je me suis assis à côté d’eux et tout en croisant le regard de la jeune femme, je lui ai dit : “Hey Camille ! Ça faisait un bail que je ne t’avais pas vue ! Comment ça va, ma cousine ?” Puis me tournant vers l’homme, avec un grand sourire : “Je ne vous dérange pas, j’espère ?”. »

La jeune fille comprend sa tentative de la sortir de cette mauvaise passe et entre dans son jeu. Le harceleur, lui, cesse ses agissements.

« L’homme a immédiatement retiré sa main, comme si les fils de sa marionnette venaient de se couper, comme s’il venait de se brûler au contact de la peau de la jeune femme. Sans un regard, il s’est levé, et il est sorti de la rame sans se retourner. »

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