Syrie : une attaque toxique aurait fait au moins 58 morts

By Rédaction en ligne avril 04, 2017 1317

L'opposition syrienne a appelé mardi le Conseil de sécurité de l'ONU à ouvrir une «enquête immédiate» sur l'attaque menée selon elle par le régime de Bachar el-Assad dans le nord-ouest du pays. L'hôpital traitant les blessés a été bombardé.


Au moins 58 personnes, dont onze enfants, ont été tuées mardi dans une frappe aérienne qui a émis du «gaz toxique» dans une ville du nord-ouest de la Syrie tenue par des rebelles et des djihadistes, assure l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La Coalition nationale, importante composante de l'opposition syrienne, réclame dans un communiqué adressé au Conseil de sécurité de l'ONU«convoquer une réunion urgente après ce crime et d'ouvrir une enquête immédiate». Le Conseil «doit prendre les mesures nécessaires pour que les responsables (de cette attaque) rendent compte de leurs actes», indique le texte.

Si l'OSDH ne dit pas qui est responsable de l'attaque, l'opposition accuse le «régime du criminel Bachar» el-Assad d'avoir mené ces raids sur la ville de Khan Cheikhoun avec des «obus contenant du gaz chimique». Le régime a systématiquement démenti faire usage d'armes chimiques.

 

Évanouissements et vomissements

D'après l'OSDH, les victimes sont décédées en raison des effets de ce gaz non identifié, notamment par suffocation. Citant des sources médicales dans la ville, l'Observatoire a fait état d'évanouissements, de vomissements et de présence de mousse dans la bouche des victimes. Le bilan n'a cessé de s'aggraver durant la matinée au fur et à mesure que les victimes, toutes des civils, succombaient «après avoir été transportées dans les hôpitaux», a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH. De son côté, le site pro-opposition EMC (Edlib Media Centre) a diffusé plusieurs photos de personnes recevant des traitements, indique la BBC, qui ajoute ne pas pouvoir confirmer l'authenticité de ces images.

Quelques heures après, l'hôpital traitant les blessés a été bombardé, provoquant des destructions importantes dans l'établissement, a constaté le correspondant de l'AFP sur place. Le journaliste a rapporté que le bombardement a visé une partie de l'hôpital et vu des médecins s'enfuir au milieu des décombres. Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir s'il y avait des victimes.

S'il est avéré, ce drame «rappelle par sa nature le crime perpétré dans la Ghouta orientale à l'été 2013 et que la communauté internationale a laissé impuni», souligne le communiqué de la coalition. Le 21 août 2013, les forces du régime avaient mené une attaque dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, en périphérie de Damas, des secteurs aux mains des rebelles. Fin août de la même année, les États-Unis avaient affirmé avoir la «forte certitude» que le régime était responsable de l'attaque qui avait fait selon eux au moins 1.429 morts, dont 426 enfants.

Début mars, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué enquêter sur huit attaques présumées au gaz toxique commises en Syrie depuis le début de 2017.

 

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