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Trente minutes ont été consacrées dans le journal télévisé de samedi soir à la femme. Inhabituel. De mémoire de téléspectateurs, jamais une aussi large couverture n'a été faite à la célébration de la Journée mondiale de la femme.
Les événements étaient nombreux, à commencer par le président Marzouki qui a passé une bonne partie de la journée en compagnie de la femme rurale dans une ferme du côté du village de Goubellat (nord du pays). Là, la femme vit le besoin, la marginalisation et une lutte quotidienne pour subvenir aux besoins de sa famille. Plus tard, changement de décor. C'est au palais de Carthage que le chef de l'Etat, devant une assistance féminine nombreuse, a parlé de la nécessité d'accorder l'attention requise aux droits économiques et sociaux de la femme.
A Tunis, la principale artère (avenue Bourguiba) a été le théâtre de nombreuses manifestations qui se sont distinguées par la diversité de leurs thèmes. Les unes ont revêtu un caractère festif et de joie alors que dans d'autres, les manifestantes ont saisi l'occasion pour exprimer leur mécontentement quant aux conditions dans lesquelles vit encore la femme tunisienne. Au siège de l'Assemblée (ANC), une cérémonie, plutôt agréable, a réuni les femmes députés qui, dans des déclarations, se sont félicitées des “acquis réalisés au profit de la femme depuis plus de 50 ans”. L'occasion était aussi propice pour faire démarrer les émissions d'une nouvelle radio RFM (radio féminine militante) où toutes celles qui travaillent le font bénévolement. Ces manifestations étonnent par leur nombre qui contraste avec celles organisées auparavant, notamment, sous l'ère Ben Ali.
A l'époque, l'accent était mis, non pas sur le “caractère mondial de la fête”, mais surtout sur la fête nationale célébrée, le 13 août de chaque année, date commémorative de la promulgation du code du statut personnel en 1956. Cependant, l'organisation, samedi, de nombreuses manifestations n'a pas atténué le sentiment d'insécurité qu'ont les femmes qui, bien que satisfaites des avancées juridiques en leur faveur, ne se sentent pas encore protégées comme elles le souhaitent.
Ce qui les hante, c'est la non-application des textes législatifs sur le terrain, le juridique tardant à suivre le législatif. Pis encore, quand bien même la loi existe, elle n'est pas généralement appliquée sur le terrain.
Les grandes lignes telles que l'interdiction de la polygamie sont, certes, respectées, mais quand il s'agit de la vie quotidienne, la femme rêve encore d'être l'égale de l'homme comme le stipule la Constitution. Rien qu'au niveau de l'éducation, les chiffres sont significatifs. Le nombre des femmes illettrées (25%) est le double de celui des hommes (12,5%). En outre, la violence la touche à un taux élevé puisque 47,5% sont aujourd'hui victimes de violence conjugales ou autres. Cela a amené le président de l'ANC, M. Mustapha Ben Jaafar à insister sur la nécessité de rééquilibrer la société, c'est-à-dire qu'il faut agir au niveau des mentalités pour que les textes législatifs et juridiques — en avance en Tunisie par rapport à d'autres pays — connaissent l'application idoine. Le vol Tunis-Paris de samedi, assuré à 100% par des femmes (pilotage et commercial) qui a valeur de symbole constituera-t-il le déclic souhaité dans une société qui, malgré tout, reste, pleinement, patriarcale.
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