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Un lac s'est formé en plein désert tunisien. Malgré l'enthousiasme des baigneurs, le phénomène n'est pas dénué de risques.
Depuis quelques jours, Gafsa, une ville de 85 000 habitants située au sud de la Tunisie, est en proie à un phénomène des plus étranges. À 25 kilomètres de celle-ci, sur la route d'Om Larayes, un lac d'une surface de plus d'un hectare est pour ainsi dire sorti de nulle part sur le site d'Effath. Mehdi Bilel revenait d'un mariage au nord du pays lorsqu'il a aperçu pour la première fois le mystérieux lac : "Après de longues heures de route sans interruption, j'ai honnêtement cru que j'hallucinais. Je me suis arrêté au bord de la route. Moi qui ne connais pas grand-chose à la science, j'ai cru à de la magie, à quelque chose de surnaturel."
Une origine mystérieuse
L'origine de la formation de ce lac reste encore à déterminer. Une première hypothèse avançait que des secousses sismiques mineures auraient pu fracturer la roche jusqu'à une nappe phréatique. Sous la pression, le million de mètres cubes d'eau qui compose le lac serait alors remonté à la surface. Une éventualité d'abord proposée par un géologue de la faculté des sciences de Gafsa qui l'a finalement récusée.
Selon le commissariat régional de développement agricole de Gafsa, il s'agirait simplement d'une cuvette dans laquelle se seraient accumulées les eaux de pluie. Une dernière hypothèse fait valoir que trois sources d'eau douce seraient apparues et auraient convergé vers le site en question.
La nouvelle n'a pas tardé à se propager, notamment depuis l'article publié par le site d'information Webdo. En ces temps de sécheresse, les curieux ont afflué de toute la région pour observer et se baigner dans le lac, qui atteint jusqu'à 20 mètres de profondeur par endroit. Le site, un ancien canyon désert, a d'ores et déjà été renommé "Gafsa Beach".
Des autorités absentes
Pourtant, le 21 juillet, la direction régionale de la protection civile à Gafsa avait déclaré cette étendue d'eau dangereuse et impropre à la baignade. Un avertissement prononcé à titre préventif, selon son directeur Hatef Ouigi, interrogé par France 24, le temps que ses équipes "vérifient la qualité de l'eau prélevée et prennent, en fonction des résultats, les mesures qui s'imposent". Mais depuis, silence radio, les autorités font désormais preuve d'un étonnant mutisme.
Le journaliste Lakhdhar Souid, originaire de la région et qui suit l'évolution du phénomène depuis son apparition, déplore ainsi l'absence de l'État pour livrer des données précises, notamment quant à l'origine du phénomène. "Nous ne pouvons que donner nos observations. L'État est totalement absent, alors qu'il devrait être là pour étudier ce cas. J'essaye de joindre l'administration des ressources aquatiques, mais personne ne répond. Alors nous essayons de comprendre par nous-mêmes", explique-t-il à Webdo.
Baignade déconseillée
Le mystérieux lac est devenu l'attraction privilégiée du coin. Pourtant, la baignade ici comporte deux risques majeurs. D'abord, le bassin dans lequel s'est formé le lac est un ancien site d'exploitation du phosphate, dont les sols de la région sont exceptionnellement riches. Or, ce phosphate est susceptible d'avoir contaminé l'eau, la rendant alors radioactive et cancérigène. Lakhdhar Souid, relate ainsi à France 24 que "les premiers jours, l'eau était limpide, bleu turquoise. Aujourd'hui, elle est verte et remplie d'algues. Cela signifie qu'elle ne se renouvelle pas et qu'elle est propice aux maladies."
En outre, si l'hypothèse de l'origine souterraine s'avère être la bonne, il est probable que le lac communique encore avec la nappe dont il est issu. Si tel était le cas, des siphons peuvent alors se former et aspirer les baigneurs imprudents vers le fond. Une situation qui n'est pas sans rappeler celle du lac bleu à Beaumont-sur-Oise, apparu dans les années 1930 dans des conditions similaires, et où plusieurs personnes se noient chaque année. Sans compter les concours de plongeons auxquels se livrent les dizaines de jeunes, activité jamais dénuée de risques. Et ce, d'autant plus qu'aucun système de surveillance n'a été mis en place. "Il n'y a aucune sécurité : aucun maître-nageur, et la protection civile est venue seulement les premiers jours", déplore encore Lakhdhar Souid.
En attendant, une page Facebook a été créée, sur laquelle des internautes postent régulièrement des photos et des vidéos prises sur place.
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