Le Tunisien et le mariage : entre incertitude et désamour !

Les temps changent et les mentalités aussi, quoique lentement pour ce dernier cas. Nombreuses sont les questions qui préoccupent le Tunisien. Outre la pauvreté, la sécurité et le chômage, il y a aussi le mariage. Notre modèle de société nous impose cette conception selon laquelle il faut à tout prix se marier pour accomplir quelque chose dans sa vie.

Seulement, aujourd'hui, le Tunisien est devenu plus réticent vis-à-vis du mariage. Didon Magazine s'en était rendu compte en effectuant, une fois encore, une descente dans les rues de Tunis. La sociologue Imen Chtourou nous expliquera, ensuite, ce phénomène. Reportage.
Le Tunisien et le mariage : l'inquiétude règne

"Le problème, c'est les hommes", a déclaré une jeune femme travaillant dans un lycée à La Marsa. "Ils ont peur des conditions fixées lors du mariage, surtout du coût d'une telle cérémonie". Un passant a ajouté, de son côté, que tant de choses sont demandées aux hommes qui souhaitent épouser une femme, notamment sur le plan financier. "Il y a trop de pression sociale", précise-t-il. "On oublie que les temps ont changé et que la vie est devenue plus difficile".

Un jeune employé de banque déclare que la vie est devenue difficile. "Pour ma part, j'ai besoin de me stabiliser. Si ça ne tenait qu'à moi, j'opterais pour l'option mairie, mais c'est une chose impossible je pense en Tunisie".

Enfin, un jeune homme a souligné qu'il préférait rester libre et à l'abris du stress du mariage.
Le Tunisien et le mariage : l'analyse de la sociologue Imen Chtourou

Pour la sociologue Imen Chtourou, il existe plusieurs facteurs qui expliquent la réticences du Tunisien vis-à-vis du mariage, notamment économiques et sociaux. En Tunisie, selon les chiffres fournis par la sociologue, 85% des hommes âgés de 25 à 29 ans sont célibataires, contre 50% chez les femmes.

Pour les personnes âgées entre 30 et 34 ans, le taux de célibat est de 50% chez les hommes et 30% chez les femmes.

Pour la sociologue, les facteur économiques représentent un véritable obstacle. Entre les préparatifs du mariage et les divers achats, le projet de mariage peut coûter jusqu'à 30 000 TND, ce qui constitue un énorme frein pour les Tunisiens.

Les femmes commencent à réfléchir sérieusement au mariage à partir de l'âge de 34 ans environ, là où donner naissance à des enfants devient plus difficile. Quant aux hommes, ces derniers craignent le poids qui pèsent sur eux, notamment les dépenses qu'ils devraient assumer.

Avec la crise, ils sont, pour un bon nombre, incapables de remplir ces responsabilités, hormis les catégories aisées.

Certaines femmes, selon Imen Chtourou, préfèrent poursuivre leurs études pour trouver un bon travail et pour pouvoir vivre décemment. Par conséquent, elles deviennent plus exigeantes vis-à-vis des hommes qu'elles rencontreront.

 

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Dernière modification le mercredi, 13 janvier 2016 17:09