Cancellara, nerfs d’acier

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Moins tranchant que l’an dernier quand il avait scotché ses rivaux dans le Paterberg, dernière difficulté de la journée, le Suisse a su, au sprint, se jouer de trois Belges pour s’imposer et remporter son 3e Tour des Flandres.

Après 2010 et 2013 (en solitaire), Fabian Cancellara (Trek) a, au sprint, remporté la 98eédition du Tour des Flandres (259 kilomètres entre Bruges et Audenarde). Le Suisse rejoint les Belges Achiel Buysse (1940, 1941, 1943), Eric Leman (1970, 1972, 1973), Johan Museeuw (1993, 1995, 1998) et l’Italien Fiorenzo Magni ((1949, 1950, 1951), dont le triplé avait été vécu comme un véritable «drame» au sommet du «Ronde van Vlaanderen». Il sera le grand favori de Paris-Roubaix, le 13 avril. En quête d’un nouveau pavé, lui qui en compte trois dans sa collection (2006, 2010, 2013).
 

Désolé pour la Belgique, je bats trois Belges. Je suis juste heureux
 

— Fabian Cancellara
 

«Spartacus» (33 ans), cuisses et nerfs d’acier a réglé au sprint ses compagnons d'échappée, les Belges Greg Van Avermaet (BMC), Sep Vanmarcke (Belkin) et Stijn Vandenberghe (Omega). Le lauréat savourait à l’issue d’une journée usante au cours de laquelle il aura été vite isolé (après les chutes de Devolder et Popovych), se retrouvant notamment face à 5 coureurs de la formation Omega Pharma Quick-Step : «C'était très dur ! Je me suis fait mal deux fois quand ils (quant Van Avermaet et Vanmarcke) ont attaqué. C'est juste fantastique quand je passe la ligne... Répéter un succès, c'est encore plus beau. Je n'ai pas de mots pour qualifier ça. Sous la flamme rouge, je demandé à Dirk (DeMol, son directeur sportif) quelle était notre avance. Si on avait été rejoint, ça aurait été la fin du monde ! Désolé pour la Belgique, je bats trois Belges. Je suis juste heureux.»
 
Le Norvégien Alexander Kristoff (Katusha), vainqueur de Milan-San Remo a devancé le Néerlandais Niki Terpstra pour la 5e place. Boonen (Omega) et Sagan (Cannondale) se contentant, eux, des 7e et 16e places.

 

Plus fin, plus fort
 

Frustré, agacé («il manquait une difficulté dans le final»), Fabian Cancellara avait terminé 2e de Milan-San Remo et courait après un premier bouquet cette saison. Il le décroche au terme d’une journée éprouvante, émaillée d’une kyrielle de chutes comme celles de Roelandts, Popovych, Rast, Isaichev ou Vansummeren (le vainqueur de Paris-Roubaix 2011 a, en début de course, percuté une spectatrice qui se trouvait dans un état très grave, avec pronostic vital engagé).
 

Le fil rouge de la course a longtemps été l'échappée matinale de onze coureurs (Phinney, Impey, Broeckx, Kunchynski, Vanlandschoot, Wallays, Zingle, R. Kreder, W. Kreder, Palini, Appollonio) lancée dès le 37e km. Les derniers rescapés (Phinney, Impey, Broeckx) n'ont été rejoints qu’au 215e km, dans le Koppenberg (12e des 17 monts). A 35 km de la ligne, tous les favoris pointaient dans un groupe de 13 hommes. Van Avermaet et Vandenbergh, parvenaient à s’arracher à leur vigilance à 30 km du but.
 

Dans la 3e et ultime ascension du Vieux Quarémont, Cancellara secouait le groupe. Dans son sillage, seul Vanmarcke (son dauphin sur Paris-Roubaix l’an dernier) résistait. Van Avermaet,  Vandenbergh, Cancellara et Vanmarcke, le quatuor, filait vers Audenarde. Prenait le temps de s’observer. Plus fin, plus fort, Fabian Cancellara laissait parler son expérience. Pour s’imposer. Et se propulser comme le grand favori de Paris-Roubaix.
 

Le classement :
 

1.Cancellara (Sui, Trek), les 259 km en 6h15’25’’ (moy. : 41,5 km/h)
 

2.Van Avermaet (Bel, BMC), même temps
 

3.Vanmarcke (Bel, Belkin)
 

4.Vandenbergh (Bel, Omega), tous même temps
 

5.Kristoff (Rus, Katusha), à 20’’
 

6.Terpstra (P-B, Omega), meme temps
 

7.Boonen (Bel, Omega), à 28’’
 

8.Thomas (G-B, Sky)
 

9.Leukemans (Bel, Wanty)
 

10.Langeveld (P-B, Garmin)
 

11.Jérôme (Fra, Europcar), tous même temps
 

15.Degenkolb (All, Giant)…
 

16. Sagan (Svq, Cannondale)...
 

200 partants; 102 classés
 

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