Mondial-2014 : la France continue à rêver

Deux buts tardifs ont sauvé la France. Elle avait choisi la patience et la qualification donne raison à la méthode. Le quart est avancé !

Il faut parfois savoir gagner comme ça ! C’est-à-dire sans aisance, sans élégance, à la cravache, avec des litres de sueur et des tonnes de soucis, sans même dominer son rival. Pire, en lui donnant l’impression parfois d’être au bord du gouffre. La France avait-elle le choix de faire autrement hier ? Sans doute non. On pensera ce que l’on veut. En attendant, voilà le travail.

 

Bien différent de la flamboyance des épisodes précédents.

Les Bleus ont procédé en calculant au plus près, en s’économisant, en s’armant de patience et en maîtrisant davantage leurs nerfs que le jeu. Ce fut inquiétant, parfois, tant ils pliaient, mais sans jamais s’abandonner. Pour une équipe jeune, on y verra le signe d’une vraie maturité. Deschamps ne doit pas y être étranger. Il y avait de la sauce italienne hier dans la gamelle française.

Tout le monde parlait d’une autre compétition, les Bleus en ont fourni une illustration. Leur plan avait deux temps. D’abord fatiguer l’Aigle nigérian, l’obliger à courir, à se dépenser. Hommage aux hommes de Keshi, ils ont allés au bout de leurs forces. La vérité de ce match les a trahis en plein vol. À l’approche de la fin, leur réservoir sonna le creux et ils n’avaient pas touché leur paie. Ils avaient tout simplement tout donné.

Les Français pouvaient passer à l’attaque. Encore fallait-il ne pas être trop entamés pour enclencher la manœuvre, avec un peu de coaching. Et un aplomb étonnant, les Bleus ont porté le KO au moment idéal. Il y avait quelque chose de presque mécanique dans le déclenchement du processus.

 

Les Nigérians partagent le ballon

Les Français avaient donc, sous la contrainte, dû se contenter d’un jeu par saccades. Ainsi durent-ils partager le ballon avec des Nigérians, sans le moindre complexe, très offensifs, qui alignaient même quatre attaquants. Au ralenti, les Bleus ne parvenaient que très rarement à donner de la fluidité à leurs enchaînements. Tout cela restait statique et livré à pas mal de maladresses. On ne savait pas encore si la méthode aurait des dividendes énergétiques à terme. Dans un premier temps, elle leur offrait tout de même deux grosses occasions, une volée de Pogba magistralement détournée par Emeyama (22e ), puis une frappe de Debuchy (39e ).

De leur côté, les Nigérians pouvaient élaborer leurs attaques à peu près à leur guise et même provoquer des alertes assez sérieuses pour Lloris. Le gardien français était intervenu souvent dans les airs et, en fin de mi-temps, repoussait une frappe violente d’Emunike (43e ). Ils allaient même intensifier leur avantage territorial, et étaient même capables de faire du pressing et des courses !

 

Et tout a changé

La France faisait profil bas. Quand Deschamps commença le coaching, avec Griezmann à la rescousse, le match changea comme par enchantement. On retrouvait des Bleus en liberté. Tout de suite, le joueur de la Real Sociedad se signala par une action conjuguée avec Benzema. Le ballon était sauvé sur la ligne par Moses (69e ).

L’emprise était totale. Le danger se précisait encore sur un corner de Valbuena, Benzema puis Cabaye sur la barre faillirent conclure (72e ), comme une tête de Benzema (79e ). Jusque-là le gardien de Lille était fidèle à sa flatteuse réputation. Mais sur un nouveau corner, il commettait une faute de main. Le ballon revenait sur la tête de Pogba qui marquait (72e ).

La suite tournait à la démonstration.Griezmann, comme à la parade, ajoutait un second but pendant les arrêts de jeu à la réception d’un corner Benzema-Valbuena. Du sur-mesure.

 

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