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A sept mois du match d’ouverture de la Coupe du monde 2014 (12 juin au 13 juillet), la Fifa s’inquiète du climat social au Brésil.
Le Brésil sous tension
Un climat potentiellement insurrectionnel. Aux antipodes des idées reçues, le football n’est pas l’opium du peuple au Brésil. Terre de contraste s’il en est, le géant du sous-continent sud américain voue certes un culte à sa Seleçao et son «jogo Bonito» mais plus suffisamment pour occulter ses problèmes sociaux persistants. La première Coupe du monde organisée sur le sol brésilien depuis 1950 offre au contraire à sa population une occasion pour protester par millions contre la corruption et les faiblesses des services publics au sein de cette grande puissance émergente. Cette caisse de résonance gigantesque avait pu être mesurée en juin dernier à l’occasion des manifestations de grande ampleur organisées dans les grandes villes du pays en marge de la Coupe des Confédérations.
Cette atmosphère de contestation latente fait craindre à la Fifa que des mouvements sociaux gigantesques embrasent le Brésil lors du prochain Mondial. Mardi, à l’occasion d’une visite en Afrique du Sud, le Secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke a fait part de ses inquiétudes dans une intervention aux allures de prophétie auto-réalisatrice. Une manière aussi de dédouaner la Fifa si l’affaire tournait à la catastrophe organisationnelle en juin prochain : «Il est trop facile d'imputer à la Coupe du monde ou à la Fifa ce qui s'est passé en juin dans les rues du Brésil. La Coupe des Confédérations était l'occasion parfaite de manifester. Et tout le monde sait que des milliers de journalistes couvriront la Coupe du monde…» L’analyse pour la moins alarmiste du numéro 2 de l’instance faîtière omet de mentionner que les manifestants dénonçaient aussi avec force les investissements colossaux dans des projets liés à l'organisation du Mondial alors que l'argent pour financer des écoles, des routes ou encore des hôpitaux manque...
Appel au calme
Conscient que la foule pouvait échapper à tout contrôle, le président du comité d'organisation de la Coupe du monde 2014, Ricardo Trade a lancé mardi lancé un appel au calme lourd de craintes sous-jacentes : «Les manifestants réclament de meilleurs services publics, ce qui est légitime. Un récent sondage montre que plus de 70% de la population est favorable à la Coupe du monde et que ce sera bien pour le Brésil. Manifestez pour ce que vous croyez être juste, le pays progresse et a encore besoin de réduire ses inégalités mais n'oubliez pas que nous faisons venir un événement important pour notre pays. Traitez bien ceux qui viendront ici.» Signe de l’ampleur de la fronde sociale au Brésil, le gouvernement de l’Etat Rio a annulé l’organisation de Soccerex, une convention mondiale annuelle devant réunir 4.500 représentants du monde du football et d'entreprises, pour se prémunir contre de nouvelles manifestations violentes.
Pour éviter un vent de panique en annonçant l’annulation, le gouvernement carioca a invoqué un désaccord financier avec l’organisateur en guise de motif. Un écran de fumée masquant mal les risques de perte de contrôle sur la rue. «Contrairement à l'affirmation du gouvernement de Rio, la principale préoccupation avancée a été la crainte politique d'une réaction sociale au soutien continu du gouvernement de Rio à cet événement», a ainsi répliqué Soccerex dans un communiqué. Les élus brésiliens craignent en effet pour leur siège puisque des élections générales (présidentielle, législatives, gouverneurs) se dérouleront au Brésil en octobre 2014.
Encore des problème logistiques
Outre son climat social et politique instable, le Brésil inquiète aussi sur le plan logistique tant sur la construction des 12 stades, dont la livraison est prévue pour le 31 décembre dans le cahier des charges, que pour les problèmes de transports reliant les villes hôtes de cette nation à la superficie d’un continent. «Les grandes distances, la logistique, c'est l'un des défis que nous avons. Il faut aussi traiter avec 12 gouvernements d'Etat, 12 mairies et ce n'est pas facile. Le gouvernement travaille avec les compagnies aériennes pour ouvrir des vols directs pendant la Coupe entre des villes qui n'ont pas de liaison entre elles, faute de demande. Les compagnies se sont montrées intéressées», a reconnu Ricardo Trade.
Reste que l'organisme de protection des consommateurs de l'État brésilien de Rio de Janeiro a déposé plainte contre cinq compagnies aériennes locales accusées de pratiquer des «tarifs abusifs» sur la période du Mondial. La plainte collective est récemment arrivée devant la justice fédérale et vise les compagnies Azul, Gol, Oceanair, Avianca et TAM. Une commission gouvernementale chargée d'évaluer les prix des services - billets d'avion, hôtels... - à l'occasion du Mondial doit se réunir avec des représentants des compagnies aériennes, dans le but précisément d'éviter que les prix des billets ne s'envolent. Le Brésil attend 600.000 touristes étrangers pour la compétition. Au total, on estime qu'environ trois millions de personnes se mobiliseront dans les 12 villes hôtes.
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