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Un reportage de Thibaut Cavaillès, à Nefta, dans le sud tunisien
On a une image qui est plutôt chaotique et là on fait la fête dans le désert. C'est quand même pas l'endroit le plus sécurisé. Et c'est l'idée qu'on avait. Et pourtant, ils ont réussi le pari.
Zyed, jeune Tunisien de 28 ans, est venu danser le week-end dernier dans le désert tunisien, près de Tozeur, à l’occasion du festival « Les Dunes Electroniques ».
Plus de 5000 jeunes se sont ainsi rassemblées dans un désert qui a servi de décor au film Star Wars. Le but de ce festival était aussi, pour le gouvernement tunisien, de relancer le tourisme après la révolution.
Louis, jeune toulousain :
C'est vrai que l'on avait quelques a priori. Et puis voyant tous les dispositifs policiers et militaires, c'est vrai que c'est quand même très rassurant. Quand tu arrives ici, tu ne vois qu'une chose ; tous les Tunisiens qui bougent ensemble. Ils ont tous le sourire. Ils sont vraiment contents. Ils avaient hâte d'être libérés de ça, de faire la fête et ça se voit.
5.000 jeunes, avec Louis, qui dansent sous la protection, notamment, d'un hélicoptère de l'armée. Louis a fait Toulouse-Tunis, puis traversé en covoiturage la Tunisie en direction du désert, Nefta. Sa palmeraie, ses décors du film Star Wars et ses DJ's européens et tunisiens venus prouver que la région n'était pas dangereuse, à l’occasion de la première édition du festival Les Dunes électroniques.
Cela faisait deux ans que les organisateurs attendaient le bon moment.
Patrick El Ouerghui :
Changement de ministre, meurtre des opposants politiques, attentats, instabilité… Tout cela faisait qu’on avait du mal. On s’est quand même décidés et on s’est dits, coûte que coûte, on y va, on fonce. Comme on peut voir aujourd'hui à Tel-Aviv où la jeunesse s'éclate dans des discothèques, alors qu'il peut y avoir tous les jours une alerte à la bombe et cela n'a pas changé la donne. Je pense que la Tunisie doit aller dans ce sens.
Avec ce genre de festival, le ministère du Tourisme tunisien veut faire revenir les vacanciers dans la région. Les Français surtout, les plus nombreux quand tout allait bien.
A Tozeur depuis la révolution, 15 des 40 hôtels ont fermé. Entre Libye et Algérie, la région est à la limite d'une zone fortement déconseillée par le ministère des Affaires étrangères français. Une mesure de prudence que déplore Stéphane Espic. Il vit (ou essaye de vivre) du tourisme près de Tataouine, plus à l'est :
On a tellement peur qu'un touriste se fasse égorger que pour finir, c'est le Quai d'Orsay qui égorge le tourisme tunisien. Cela fait deux ans que j'y habite jamais je me suis senti menacé. Je ne dis que ça n'arrivera jamais Mais on donne pour finir une image de la Tunisie avec des Salafistes partout, le couteau entre les dents, alors que ce n'est pas du tout ça.
Mais voilà, vu le contexte régional, il vaut mieux être prudent, se défend l'ambassadeur de France en Tunisie, François Gouyette, présent ce week-end à Nefta :
S'il devait un jour survenir un nouvel incident, naturellement, les victimes ou leurs ayants-droit, se retourneraient à ce moment là vers les autorités françaises. Alors je crois qu'il faut trouver un bon équilibre entre ces impératifs de sécurité et la nécessité d'encourager les tourismes français à revenir. J'ai eu l'occasion de rencontrer la nouvelle ministre du Tourisme et on va travailler ensemble pour voir dans quelle mesure on peut adapter l'affiche conseils aux voyageurs, de manière à trouver un équilibre entre ces impératifs dont les uns comme les autres doivent naturellement tenir compte.
Un ambassadeur, deux ministres tunisiens venus prouver que Tozeur et Nefta était des destinations sûres. Même le père de la Techno Parade, Jack Lang, était ce week-end à Nefta sauver le tourisme tunisien.
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