L’ombre libyenne plane sur le tourisme à Djerba!

La fulgurante détérioration de la situation sécuritaire en Libye continue de préoccuper l’ensemble des acteurs politiques et économiques en Tunisie. C’est le cas d’un nombre important des professionnels du tourisme, particulièrement les hôteliers.

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si cette crise qui menace d'embraser toute la région va toucher l’ile de Djerba. Certainement oui, a répondu Faouzi Basli, commissaire régional du tourisme de Djerba-Zarzis.

Dans une interview accordée à Africanmanager, il a reconnu la gravité de cette conjoncture indiquant que les craintes sont réelles qui sont liées à la migration de la crise vers la Tunisie avec le risque que les groupes rivaux libyens l’utilisent comme un terrain de combats.

« Nous craignons des développements qui portent préjudice au secteur touristique alors que nous commençons à recevoir des flux de touristes », a-t-il dit relevant une confusion dans l’esprit des touristes européens qui ne font pas de distinction entre les deux pays. Il a ajouté que le pire serait à venir si la situation continuait à empirer.

Le recul du marché français sera atténué à partir du juin

Sur un autre plan, Faouzi Basli s’est dit optimiste au regard de la dynamique du secteur touristique qui semble favorable en s’inscrivant dans une courbe ascendante.

Dans ce cadre, il a signalé que l'évolution des chiffres réalisés du 1er janvier au 20 mai, dégage un écart positif par rapport à la même période de l’année écoulée, soit 6% en termes d’arrivées et 3% en termes de nuitées. Les chiffres ne sont pas tout à fait extraordinaires, a-t-il dit, mais la tendance ne risque pas d'être inversée, puisque le mois de mai n’est pas très actif en termes d’arrivées.

Basli a précisé cette tendance ne fait que se confirmer depuis le 20 mai courant avec l’apparition des contours d’une dynamique de relance.

Interrogé sur la baisse enregistrée au niveau de certains marchés traditionnels, Faouzi Basli a indiqué qu’il ne s’agit pas une reconquête de marché, mais d’une crise qui a touché notamment toute la France. « Les flux touristiques à partir de la France, toutes destination confondues, ont régressé de 3% », a-t-il relevé avant de noter que « ce recul ne concerne pas uniquement le site tunisien, mais tous les pays du monde ». Il a cependant estimé que la baisse des touristes français sera atténuée à partir du juin prochain.

Les professionnels préoccupés par l’environnement

Mais il y a un bémol à cet optimisme, il prend racine dans certaines préoccupations des professionnels, notamment les hôteliers.

Outre la question de l’endettement, objet de tiraillements politiques, Faouzi Basli a fait part de soucis qui demeurent, a-t-il dit, un handicap majeur pour la durabilité d’un secteur vital. Il s’agit du non-respect du code de bonne conduite en matière d’environnement. « Des tas d’ordures jonchent le sol, des poubelles éventrés avec toutes sortes d’immondices… », a-t-il constaté, tirant la sonnette d’alarme sur le laxisme des pouvoirs publics. « Des marchés ambulants, des chameaux ainsi que d’autres phénomènes qui défigurent toute la zone touristique. C’est vraiment inacceptable pour une région de cette importance », a-t-il déclaré.

Les soucis des professionnels portent également sur la prolifération des chiens errants. « On est vraiment menacé par ces canidés qui risquent de provoquer la peur parmi les touristes», a ajouté Faouzi Basli affirmant que ce phénomène n’est pas pour aider à l’amélioration de la qualité des prestations.

Faouzi Basli a souligné l’impérieuse nécessité de rectifier le tir en mettant en place des mesures d’urgence. Il s’agit d’une démarche stratégique pour assainir l’environnement humain et contribuer davantage à la relance touristique, a-t-il estimé.

 

 

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