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Au moins 38 personnes, dont des touristes étrangers, ont été tuées vendredi lorsqu'un homme armé a ouvert le feu dans un hôtel de Sousse, au sud de Tunis. L'assaillant a également perdu la vie. Le coup est sévère pour le tourisme, secteur stratégique du pays. Des milliers de ressortissants étrangers en vacances ont déjà entrepris de quitter le pays. Parmi les 10 victimes identifiées pour l'instant, huit sont des Britanniques. Les deux autres sont de nationalité belge et allemande.
Ce vendredi 26 juin, alors que l'hôtel Riu Imperial Marhaba, près de Sousse, venait d'être la cible d'un attentat meurtrier, les agences de voyages et les ambassades sont venues rassurer les touristes. Beaucoup souhaitent être rapatriés au plus vite. Selma Elloumi Rekik, la ministre du Tourisme, assure que les autorités tunisiennes veulent faciliter leur retour.
« Bien sûr, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour prendre en charge les touristes qui sont là ; ceux qui sont en état de choc, ceux qui ont perdu des personnes de leur famille. Après l'attaque du Bardo, il y a eu des mesures qui ont été prises pour sécuriser les sites touristiques, pour sécuriser les circuits touristiques et les hôtels. Dans le pays, tous les Tunisiens se disent solidaires et condamnent avec fermeté cette nouvelle attaque terroriste. »
L’attentat a pris de court les vacanciers qui, pour une grande part, ont décidé d’écourter leur séjour. « Je pars parce que ma famille s’inquiète pour moi », explique une touriste anglaise qui voyageait en groupe. Rapidement après l'attaque, la compagnie belge Jetair a fait revenir de Bruxelles un vol à destination de la Tunisie. Elle a décidé dans la foulée d'annuler une dizaine d'autres vols prévus d'ici fin juin et d'envoyer neuf avions à vide pour permettre à ses clients qui le souhaitent de rentrer. Dans les heures qui ont suivi l'attentat, des voyagistes européens ont par ailleurs proposé à leurs clients de changer ou d'annuler leurs réservations.
Le secteur touristique lourdement impacté
Ce nouvel attentat n’arrange pas les choses pour le tourisme en Tunisie. « Nous attendions 300 touristes pour les mois de juillet et d’août. Ils ont tous annulé leur séjour », raconte d’un air désespéré la responsable d’un complexe touristique qui propose des services de thalassothérapie. Cette structure a pourtant multiplié les mesures de prévention pour rassurer ses clients, mais rien n’y fait. « On ne comprend pas ce qui s’est passé », lâche cette responsable.
Le pays souffre d’un climat d’insécurité depuis la révolution de 2011. L’attentat sanglant du musée du Bardo, en mars dernier à Tunis - 21 touristes avaient trouvé la mort - a déjà porté un coup très dur, admet Mohamed Ali Toumi, le président de la fédération tunisienne des agences de voyages et du tourisme : « On savait que les chiffres sont en baisse remarquable par rapport à 2014. Et nous voilà aujourd’hui après un deuxième attentat qui est beaucoup plus sanglant que celui du Bardo. Ça rend les choses encore plus compliquées. On paie le prix par le biais du tourisme, parce que c’est un secteur très important en Tunisie, très important dans l’économie de mon pays. »
Pourtant, Mohamed Ali Toumi aimerait voir les touristes étrangers changer de point de vue sur la Tunisie. « C’est dommage, parce que le Tunisien tel qu’on le connaît est accueillant et souriant. Il n’est pas quelqu’un d’extrémiste. Toute la Tunisie aujourd’hui est menacée, toute l’économie ! L’existence de notre pays est menacée, et j’attends bien sûr, des gens qui gouvernent, du gouvernement de mon pays, de prendre les mesures nécessaires. C’est une question de vie ou de mort pour le pays, pour les valeurs de notre pays ! »
400 000 emplois menacés
Le secteur touristique a enregistré en avril de très mauvais résultats en Tunisie, avec un recul de près de 26 % du nombre de touristes sur un an. Cette tendance risque de s’accentuer cet été, prévoit Didier Arino du cabinet Protourisme. « Il est évident que tout cela va contribuer à la chute de la fréquentation touristique en Tunisie, avec toutes les connaissances que l'on a sur les acteurs et sur l'emploi des Tunisiens qui, malheureusement, se retrouvent pris en otage et subissent les conséquences tout à fait considérables de cet attentat. D'ailleurs, si des terroristes ont touché à cette période de l'année, ce n'est pas pour rien, ils savaient très bien que ça leur permettait de donner un coup à ce qui est une économie fondamentale pour la Tunisie. Un secteur à la fois générateur d'emplois, de recettes et fondamental pour le développement économique de ce pays. »
Les réservations des Français pour la Tunisie sont en chute libre, selon le syndicat des tour-opérateurs français. Et quand le tourisme tousse, c'est en effet toute l’économie tunisienne qui s'enrhume. Le secteur pèse environ 7 % du produit intérieur brut. Plus de 400 000 emplois directs et indirects en dépendent, soit 12 % de la population active. L’attentat de Sousse déstabilise donc l'ensemble de l’économie du pays. D’autant plus que d’autres secteurs connaissent un fléchissement de leur activité, ce qui fait que la croissance a baissé de 0,7 % au premier trimestre de cette année par rapport à la même période de l'année précédente. Une situation que ce nouvel attentat devrait encore aggraver.
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